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Le 14 juillet, casse-tête présidentiel

Les Coulisses de la Politique par Véronique Jacquier

Les Coulisses de la Politique par Véronique Jacquier - -

L'Elysée réfléchit à une intervention de François Hollande pour le 14 juillet. Le président voudrait innover, mais ne sait pas quoi faire.

Depuis lundi, brainstorming à l'Elysée. Les idées fusent de toute part comme un feu d'artifice mais les conseillers du président n'ont encore rien tranché. Pourquoi ? Parce que c'est compliqué ! François Hollande ne voulait rien faire, ou alors le service minimum. Marquer le coup en prenant la parole lors d'une rencontre à l'Elysée avec des jeunes dont il a fait le chantier prioritaire de son quinquennat, mais ça fait pschitt. Le chef de l'Etat a conscience qu'il faut marquer durablement les esprits avant les vacances.

Mais pourquoi ce 14 juillet est-il un casse-tête ?

Parce que François Hollande a tellement critiqué Nicolas Sarkozy et ses interventions télévisées à l'Elysée avec des journalistes qu'il a le devoir d'innover, mais l'exercice est délicat. Souvenez-vous, l'an dernier, pour contourner l'obstacle, il avait donné rendez-vous aux journalistes au Musée de la Marine en bas des Champs-Elysées. Mais François Hollande répugne à se plier à l'exercice de l'interview cette année. Il va être obligé de répondre ! Sur l'affaire Cahuzac, sur l'affaire Tapie mais surtout sur le limogeage de Delphine Batho et le retour éclair de Nicolas Sarkozy. Le président n'avait pas prévu les deux dernières séquences ultra-médiatiques : les épisodes Batho et Sarko ont fait tomber les plans des conseillers de Hollande à l'eau.

Quelque chose était prévu quand même ?

Non, rien n'était prévu, mais tout était planifié par les communicants. Nuance ! François Hollande avait tout bon sur le papier, le sérieux budgétaire réaffirmé, la réforme des retraites en gestation, les investissements d'avenir présentés mardi par Jean-Marc Ayrault...Les français pouvaient partir en vacances rassurés. Oui mais voilà, le président chute encore dans les sondages malgré la mauvaise santé de l'opposition. François Hollande comprend bien qu'il est obligée de s'exprimer devant les Français. La forme, interview télévisée ou déclaration solennelle, n'est pas définie.

Parler c'est bien gentil, mais pour dire quoi ?

Mais pour désamorcer la rentrée économique et sociale qui s'annonce explosive : chômage record, récession, les Français ont le moral dans les chaussettes. Un très proche de François Hollande, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, estime qu'il ne faut pas que le gouvernement change de cap mais de discours. En coulisses, il est donc question que le président ne s'aventure pas sur un sujet en particulier, les retraites par exemple, terrain miné, mais qu'il délivre une parole d'autorité, d'union, de concorde. Une parole présidentielle. En somme, rien d'original. Quant au lieu pour marquer le coup le jour de la fête nationale, l'exercice pourrait se dérouler à l'Elysée, à moins que le président ne profite d'un déplacement prévu dimanche après-midi à Boulogne-sur-Mer. Moi, j'ai une suggestion à lui faire. Qu'il se rende à l'arrivée du Tour de France le 14 juillet, il pourra toujours nous parler en remettant le maillot jaune !

Retrouvez la chronique de Véronique Jacquier du mercredi 10 juillet : Les Coulisses de la Politique

Véronique Jacquier