Lamdaoui: la "République exemplaire" de Hollande fragilisée

François Hollande sur le perron de l'Elysée, le 2 décembre 2014. - Miguel Medina - AFP
La démission de Faouzi Lamdaoui est-elle celle de trop? Le départ de ce proche de François Hollande dont il fut le chef de cabinet pendant sa campagne, puis le conseiller "égalité et diversité", porte un nouveau coup à la "République exemplaire" promise par le chef de l'Etat.
Une démission qui vient s'ajouter à celles des ministres et des conseillers, partis pour des raisons politiques ou judiciaires, depuis le début de son quinquennat. La dernière date de quelques jours seulement: le 21 novembre, le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, Kader Arif, lui aussi proche de François Hollande, avait dû quitter le gouvernement après avoir été cité dans une enquête préliminaire portant sur des passations suspectes de marchés publics.
Embarras dans la majorité
Le départ de Faouzi Lamdaoui est "douloureux", confie un proche de François Hollande. Le conseiller "égalité" figurait parmi l'un des derniers fidèles du chef de l'Etat, présent à ses côtés y compris lors des heures sombres de sa carrière politique. Sa démission embarrasse au sein de la majorité. "A partir du moment où il est avéré qu'une personne a affaire à la justice, l'indépendance de la justice est notre seule ligne de conduite", commente sur BFMTV le député socialiste Razzy Hammadi.
A droite, on ironise. "C'est une manie de la part du gouvernement, tous ces départs!", lance le député UMP Patrick Ollier dans les couloirs de l'Assemblée. "On a beaucoup critiqué la droite, mais la droite n'a jamais eu une telle succession de départs, ni au gouvernement, ni au cabinet du Président".
"Pas de traitement de faveur"
Pour François de Rugy, coprésident du groupe EELV à l'Assemblée, le départ de Faouzi Lamdaoui montre au contraire une avancée sur la question de la transparence. "Ça veut dire que la loi s'applique. Cela signifie qu'il n'y a pas de traitement de faveur pour des proches du président de la République."
Mais le chef de l'Etat ne porte-t-il pas justement lui aussi une responsabilité? "François Hollande n'a pas été assez rigoureux dans la perception de ce que Faouzi Lamdaoui était réellement", accuse un responsable socialiste. Un avis que ne partage pas le député socialiste, Yann Galut. "Le président de la République ne peut pas être responsable de l'ensemble des personnes qui l'entourent", a-t-il déclaré sur BFMTV. "Il a une ligne extrêmement claire: à partir du moment où des proches sont impliqués dans des affaires, il exige qu'ils démissionnent".
Mais, depuis le départ de Jérôme Cahuzac en mars 2013 jusqu'à Faouzi Lamdaoui, la liste de ces proches commence à être longue. Et, malgré la "clarté" affichée, elle pourrait devenir réellement embarrassante pour le chef de l'Etat.