La retraite à 67 ans n'est pas "l'idée" de Macron, assure Bayrou

Le président du MoDem, François Bayrou, à Paris le 22 février 2022 - Geoffroy VAN DER HASSELT © 2019 AFP
Le patron de MoDem François Bayrou a assuré ce dimanche avoir "la conviction" qu'Emmanuel Macron ne portera pas l'âge de départ à la retraite jusqu'à 67 ans, une "idée" soutenue par Edouard Philippe.
Le chef de l'Etat pourrait-il pousser le curseur jusqu'à 67 ans? "Je suis persuadé que ce n'est pas son idée", "j'en ai la conviction", a répondu François Bayrou, interrogé sur Radio J.
"Je ne partage pas cette idée que le seul avenir des retraites, ça soit de porter l'âge légal de départ à 67 ans", a-t-il ajouté.
"Plus on met de la souplesse, mieux c'est"
Le patron du MoDem réagissait à une proposition d'Edouard Philippe, tenant de l'aile droite de la majorité avec son parti Horizons, et qui a exhorté samedi dans Le Parisien l'exécutif à "bouger beaucoup" sur les retraites, plaidant pour un report de l'âge de départ à 65 voire 67 ans.
"Vous savez qu'il (Emmanuel Macron) a dit pendant la campagne électorale, qu'il était souple sur cette question de l'âge", a fait valoir François Bayrou, rappelant que le chef de l'Etat s'était dit prêt à décaler progressivement la borne, avec une première étape à 64 ans.
"Plus on met de souplesse et mieux c'est, et moins c'est rejeté", a-t-il encore argué, appelant aussi à donner des "garanties" pour la prise en charge des carrières longues ou de la pénibilité. "Je pense que la question des retraites n'est pas une question uniquement budgétaire: la question des retraites, c'est un projet de société", a-t-il insisté.
Mise en garde contre tout "passage en force"
Le patron du MoDem s'est récemment démarqué en mettant en garde contre tout "passage en force" autour de cette réforme. Emmanuel Macron, qui semblait vouloir agir dès cet automne, lui a donné raison en demandant au gouvernement d'ouvrir de nouvelles concertations, tout en fixant une mise en oeuvre de la réforme à l'été 2023.
"Je crois beaucoup à la nécessité de prendre le temps de préciser les raisons qui rendent indispensable la réforme des retraites, notamment aux yeux de l'opinion publique", a de nouveau plaidé François Bayrou.
Interrogée elle aussi, sur BFMTV, sur un possible décalage à 67 ans de l'âge de départ, le cheffe de file des députés Renaissance Aurore Bergé a affirmé qu'il ne s'agissait pas du "projet que nous portons". "Et ça n'est pas le projet que nous mettrons en oeuvre dans ce quinquennat", a-t-elle martelé.