La République en Marche: ces députés qui tiennent tête à Castaner

Joachim Son-Forget est l'un des députés qui tient tête à Christophe Castaner. - Fabrice Coffrini - AFP
La République en marche expérimente la démocratie interne: ce jeudi soir, le parti fondé par Emmanuel Macron organise un débat entre les représentants des 4 listes en lice pour le bureau exécutif. Ce débat, le parti n'en voulait pas. Mais les récentes polémiques sur le manque de démocratie interne ont poussé la direction à changer d'avis: une première victoire pour ces militants et élus qui défient Christophe Castaner.
Pourtant, leur combat est loin d'être terminé. Cyrille Marques, élu local et "marcheur" de la première heure, a ainsi monté l'une des 4 listes pour le bureau exécutif. Mais il a décidé de boycotter le congrès, qui se déroulera samedi à Lyon. Dans un courrier à Christophe Castaner, il explique désirer que le mouvement "retrouve sa base démocratique". "On a l'impression que tout est décidé par une caste, et pas par les Français", déplore-t-il, évoquant "un simulacre de démocratie".
Un vote à main levée ou à bulletin secret?
Egalement en cause: les modalités du vote. Samedi à Lyon, c'est grâce au vote à main levée que les listes seront départagées. Un système qui dérange en interne: le député marseillais LaREM, Saïd Ahamada, fait partie d'un groupe d'élus qui réclament un vote à bulletin secret: "on a besoin de démontrer que ces statuts sont ceux d'un parti du 21e siècle qui a envie de se renouveler. Et le vote à main levée dans un parti moderne, on ne peut pas dire que c'est très vendeur", explique-t-il.
Selon L'Opinion, un courrier circule au sein du groupe pour réclamer ce vote à bulletins secrets. Pour mieux pouvoir éviter la liste de Christophe Castaner? Joachim Son-Forget, à l'origine de la liste n°3, relève en tout cas que "beaucoup de députés nous disent qu'ils voteront pour nous si c'est à bulletin secret." La direction du parti, contre ce mode de scrutin, pourrait tout de même céder, après les accusations de manque de démocratie interne. "On fait passer le message qu'on ne s'y opposera pas", assure un proche d'Emmanuel Macron, cité par Le Monde.
Joachim Son-Forget a en tout cas bien l'intention de tenir tête au futur patron du parti. Ce dernier, assuré d'être élu au poste de délégué général, regarderait avec inquiétude se développer les velléités individuelles. Au point que ces derniers jours, des élus LaREM ont été rappelés à leurs responsabilités, et des pressions auraient même été exercées en interne, rapporte L'Opinion. Joachim Son-Forget, lui, sourit: "pour des gens qui veulent diriger le plus grand parti de France, il va falloir plus de nerfs que ça. Face à Wauquiez, ça sera autre chose…".