La Gauche

J-J B : L’actualité toujours avec le livre de Ségolène Royal qui sort aujourd’hui ; elle était en débat hier, vous n’y étiez pas. Elle dit « entre les idées de François Bayrou et Olivier Besancenot, je ne fais pas le choix »…
O B : Il y a un tort…Mais d’abord elle n’a pas débattu avec moi. La différence c’est qu’elle accepte de débattre avec François Bayrou. Avec l’Extrême Gauche c’est visiblement plus compliqué. On sait ce qui nous sépare, c’est aussi ce qui devrait nous rassembler face à la Droite. Des débats contradictoires ça pourrait presque être positif. Malheureusement, visiblement, le Parti Socialiste ne cherche pas ça.
J-J B : Elle dit « la Gauche italienne s’est unie, s’est réunie, pourquoi on n'arrive pas à en faire autant… »
O B : Peut être qu’elle pense aussi à son propre bilan. Enfin quand je dis elle ce n’est pas individuel, c’est l’attitude de la direction du PS qui semble re-satelliser la plupart de ses anciens partenaires de la Gauche Plurielle pour ses prochaines élections municipales. Ça ne sera pas notre cas. Je clame haut et fort depuis le départ mon indépendance totale vis-à-vis de la direction du PS. Pas par sectarisme parce que je crois que c’est un gage de liberté de parole, de propositions. Comme on n’est pas lié à des accords à la « mord-moi-le-nœud », on a la possibilité de dire des choses que peut être d’autres ne peuvent pas dire. Ça, j’y tiens plus que tout.
J-J B : Quels accords ?
J M B : Des accords parlementaires, des accords municipaux liés aux exécutifs. Quand on passe des accords, il y a des listes pour voter le budget, les lois. Or sur un certain nombre de sujets il y a des divergences majeures entre, par exemple, le Parti Socialiste et ma formation. Ça ne m’empêche pas de dire je refuse à Gauche, le tout ou rien, qui est imposé finalement par le PS depuis plusieurs années. Qui consiste à dire : soit vous vous mettez au garde à vous devant nous et vous acceptez d’être satellisés par notre politique, soit on ne peut rien faire ensemble dans les luttes. Comme nous à la LCR on est indépendants de la direction du PS, on est visiblement devenu infréquentables même dans les mobilisations, ce que je regrette. J’ai fait des propositions unitaires au PS, au moment du conflit des cheminots pour montrer par exemple qu’il y a aussi des usagers qui étaient solidaires. Je refuse le tout ou rien. C'est-à-dire que concrètement je pense qu’il y a deux grands types d’orientations politiques à Gauche. Il y a deux types de Gauche : ces deux Gauches-là devraient pouvoir résister ensemble face aux mauvais coups de la Droite et il y en a en ce moment. Quand il s’agit de proposer politiquement à Gauche, je crois qu’il y a des divergences.