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La gauche se recueille, la droite torpille le gouvernement

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Les réactions politiques s'enchaînent depuis l'attaque terroriste qui a tué environ 80 personnes à Nice, jeudi 14 juillet. Si la gauche se recueille, la droite torpille le gouvernement.

Les personnalités politiques, tous bords confondus, y sont allées de leurs messages de soutien sur les réseaux sociaux après l'attaque terroriste qui a fait au moins 84 morts à Nice. Si l'heure est à la communion à gauche vendredi 15 juillet, la droite soulève d'ores et déjà des critiques très précises à l'égard du pouvoir.

Dans une allocution, le chef de l'Etat François Hollande a immédiatement annoncé la prolongation de l’état d’urgence qui devait s'achever le 26 juillet. Il a également sollicité la réserve opérationnelle "afin de soulager les forces de police et de gendarmerie" et veut "renforcer les actions militaires en Syrie et en Irak".

Le Premier ministre Manuel Valls a lui exprimé "son immense douleur" sur Twitter et a ajouté dans une allocution: 

"Nous faisons face à une guerre que le terrorisme nous livre (...) La France ne cédera pas. Nous devons faire bloc, être solidaire, faire preuve de sang-froid collectivement"

Pour la droite, "l'état d'urgence ne suffit pas"

Mais les critiques à l'égard du gouvernement se font vives à droite.

Sur RTL, le maire de Bordeaux Alain Juppé s'est notamment montré particulièrement dur à l'égard du gouvernement: 

"Je ne suis pas enquêteur. Si tous les moyens avaient été pris, le drame n'aurait pas eu lieu. Bien sûr qu'il faut faire plus, qu'il faut faire mieux."

Le président Les Républicains de la région PACA et ancien maire de Nice Christian Estrosi ne s'est pas privé de reproches non plus sur la gestion de la crise. Sur BFMTV, il a précisé avoir écrit au président de la République la veille de l'attaque afin de relayer les doléances des forces de l'ordre dans le contexte antiterroriste.

“Quels sont les moyens qui avaient été mis en oeuvre alors que notre pays est encore en état d’urgence, pour éviter cela?" Il réclame avec force "un grand plan d'urgence pour protéger nos policiers et leur donner les moyens d'agir. (...) Il ne faut surtout pas céder à l'ennemi. La France est en guerre. Il y a bel et bien un ennemi. J'ai parlé en son temps d'une cinquième colonne même si j'ai entendu toutes les critiques possibles."

Le président du parti Les Républicains Nicolas Sarkozy évoque vendredi 15 juillet dans un communiqué:

"Une fermeté et une vigilance exceptionnelle de chaque instant et pendant longtemps seront nécessaires. Plus rien ne peut être comme avant."

Le député Les Républicains et candidat à la primaire de droite Henri Guaino revenait amèrement sur les conditions sécuritaires de Nice sur RTL jeudi matin

"L'attaque aurait pu aisément être évitée en postant un militaire avec un lance-roquette" pour "arrêter le camion". 

Eric Ciotti, député Les Républicains des Alpes-Maritimes, a quant à lui rappelé son vif soutien aux forces de l'ordre et a préconisé vendredi 15 juillet "un état d'urgence permanent tant que la menace est permanente".

L'ancien Premier ministre et candidat à la primaire de la droite François Fillon expliquait lui aussi sur Europe 1 que l'état d’urgence n'était pas suffisant pour garantir la sécurité des Français.

"Tant que nous mènerons ces combats contre le totalitarisme islamique, on sera en état d'urgence. Et je pense même que ça ne suffit pas et qu'il faut utiliser tous les instruments de notre droit, et en particulier de notre Code pénal pour prévenir au maximum des attentats comme celui qui vient d'être commis".

Sur RMC, Georges Fenech, député LR et président de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats de 2015, a estimé "qu'il faut se décider à agir". Selon lui, "le gouvernement est frappé d'aveuglement et d'immobilisme" et juge les "mesures pénales" françaises "plus adaptées". L'élu s'en prend directement à l'action du ministre de l'Intérieur : "Bernard Cazeneuve doit rendre des comptes".

Toujours à droite, Eric Woerth s'est interrogé sur l'action de la majorité face à la menace terroriste. 

Sur Facebook, le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a rendu hommage aux victimes en visant les " absurdes assassins", "les cris et la mort". "Maudit soit-il !"

A l'extrême-droite, la présidente du Front National Marine Le Pen s'est, elle, contentée de commenter: "la lutte contre le fondamentalisme islamiste doit démarrer".

J.B