"Je ne suis pas députée pour être heureuse": Clémence Guetté promet de raccrocher le jour où elle ne "sera plus utile"

Des horaires à rallonge, un Palais-Bourbon éruptif, des bras de fer à gogo... Dans ce monde si particulier qu'est la politique, est-il possible d'être heureux? La question, souvent posée aux députés ou aux ministres, les contraint généralement à un exercice d'introspection.
"Je ne suis pas députée pour être heureuse", observe ainsi Clémence Guetté, vice-présidente de l'Assemblée nationale (La France insoumise), dans "L'interview politique" de BFMTV, évoquant "beaucoup de moments de frustration".
Ces dernières années, plusieurs figures de la vie politique ont semblé balayer d'un revers de la main la possibilité du bonheur quand on représente les Français, à commencer par Jean-Luc Mélenchon.
"C'est dur la politique, c'est un monde ultra-violent", confiait ainsi le fondateur des Insoumis en 2016 dans le livre Le bonheur en politique, de l'ancien journaliste Jérémy Collado.
"Dans la rue, les gens m'alpaguent, ils se sentent des droits sur moi", regrettait encore l'ancien candidat à la présidentielle dans cet ouvrage. Le poste de Premier ministre a même eu le droit d'être résumé à une expression qui donne le ton: "L'enfer de Matignon", titre d'un livre puis d'un documentaire à succès sur France 2.
"Une forme d'accomplissement"
Interrogé dans ce cadre, l'ancien locataire de Matignon Dominique De Villepin juge que la fonction est "immensément frustrante, apporte fort peu de satisfaction et beaucoup d'obstacles, beaucoup de contraintes".
Mais d'autres voient au contraire dans leur mandat politique une grande source de joie. "Je suis très heureuse, ici, toute à ma tâche", confie ainsi la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet dans son livre À ma place sorti en avril. "Je refuse d'envisager autre chose", confiait-elle encore dans les colonnes de Forbes en 2023.
"Je pense qu'on peut y trouver une forme d'accomplissement et c'est mon cas. Parce que je trouve que c'est épanouissant intellectuellement la plupart du temps", partage également Clémence Guetté.
Mais pas de quoi l'empêcher un jour de raccrocher les gants. "Quand j'estimerai que ce ne sera plus utile, j'irai faire autre chose", promet ainsi l'élue du Val-de-Marne.
La promesse, souvent entendue, n'a rien de facile. "La politique est une drogue dure", reconnaissait par exemple Marlène Schiappa, alors secrétaire d'État, dans sa controversée interview à Playboy en 2023.
Quant aux députés qui n'ont pas réussi à se faire réélire comme lors des dernières législatives en 2024, la vie d'après n'a rien d'évident, entre blues de la défaite et difficultés à retrouver un emploi.
"L'interview politique": la nouvelle émission de BFMTV à retrouver sur Youtube depuis ce jeudi 31 juillet.