Faire contribuer certains retraités au financement de la Sécu? Bompard dénonce un "scandale démocratique"

"Je trouve ça scandaleux d'un point de vue démocratique". Le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, s'oppose ce mercredi 22 janvier sur BFMTV-RMC à l'éventualité de faire contribuer certains retraités au financement de la protection sociale, une proposition suggérée par la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, sans le soutien du gouvernement.
Le député insoumis accuse cette dernière de reprendre "la même logique" que celle du précédent projet de loi de financement de la Sécurité sociale, porté par le gouvernement de Michel Barnier et objet d'une motion de censure adoptée le 4 décembre dernier.
L’ex-Premier ministre souhaitait initialement reporter de six mois l’indexation des retraites sur l’inflation avant de consentir à un compromis, sans totalement revenir sur cette disposition.
Dans le détail, il a ensuite proposé une revalorisation des pensions située à hauteur de la moitié de l’inflation dès le 1er janvier 2025, avant un rattrapage le 1er juillet pour les pensions en dessous du Smic.
"Si cette mesure a été chassée, ce n'est pas pour qu'elle revienne"
"Mais en fait, cette mesure a été censurée. Une majorité de parlementaires a fait tomber monsieur Barnier, précisément sur (cela). Si cette mesure a été chassée, ce n’est pas pour qu’elle revienne deux jours plus tard", estime Manuel Bompard.
La veille, la ministre Astrid Panosyan-Bouvet a jugé sur TF1 que le financement de la protection sociale peut porter aussi sur les personnes retraitées qui peuvent se le permettre", en avançant que "ça ne doit pas concerner tous les retraités (...), ça peut être 40% des retraités". "C'est à discuter, ça peut être 2.000 euros, ça peut être 2.500", a-t-elle précisé.
S'il est favorable à une taxation des personnes les plus aisées, Manuel Bompard souligne qu'un retraité qui gagne 2.000 ou 2.500, ce n’est pas parmi les pourcentages de la population les plus aisés dans notre pays".
"Effectivement, je suis favorable à un partage des richesses qui permette une plus grande solidarité. Mais pour cela on a des outils fiscaux", dit l'élu des Bouches-du-Rhône, citant une réforme pour "permettre de rendre plus progressif l’impôt sur le revenu" afin que "les très hautes fortunes contribuent davantage."
Cette position d'Astrid Panosyan-Bouvet est "personnelle", a indiqué son cabinet à BFMTV ce mardi. Pas question cependant de parler de recadrage du côté de François Bayrou. "On encourage les ministres à avoir des idées personnelles. Ça ne veut pas dire qu'on les reprend derrière", insiste-t-on à Matignon.