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Grand âge: la ministre du Travail propose de faire contribuer les "retraités qui peuvent se le permettre"

Astrid Panosyan-Bouvet, le 10 octobre 2024à l'Élysée (photo d'illustration).

Astrid Panosyan-Bouvet, le 10 octobre 2024à l'Élysée (photo d'illustration). - Ludovic MARIN / AFP

Invitée ce mardi matin sur TF1, la ministre chargée du Travail et de l'Emploi Astrid Panosyan-Bouvet a proposé une contribution de certains retraités au financement de la protection sociale.

Alors que les 7 heures travaillées "gratuitement" ont été remises sur la table par le gouvernement, la ministre chargée du Travail et de l'Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet, a également proposé une contribution des retraités les plus aisés, estimant qu'il ne fallait pas que l'effort porte uniquement sur "les entreprises" et "les travailleurs".

L'idée de faire travailler tous les actifs sans rémunération pendant 7 heures de plus chaque année, afin de financer le secteur de l'autonomie, avait été votée par les sénateurs en novembre dernier dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale. Cette proposition a été remise à l'ordre du jour par le gouvernement: selon la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin, elle pourrait générer "deux milliards d'euros de recettes fléchées vers les dépenses sociales" en 2025.

"Débat parlementaire"

"C'est une proposition qu'il faut qu'on étudie dans le cadre du débat parlementaire", mais un tel effort pourrait aussi "sur les personnes retraitées qui peuvent se le permettre", a déclaré ce mardi matin Astrid Panosyan-Bouvet sur TF1, rappelant que l'on "parle du financement de la branche autonomie, c'est-à-dire le maintien à domicile des personnes âgées ou les Ehpad".

Selon la ministre chargée du Travail et de l'Emploi, "différentes taxes et cotisations […] pourraient être envisagées sur les retraités […] qui peuvent se le permettre […] en fonction du niveau de pension".

A quel niveau de pension pense la ministre? "Ça peut être 2.000 euros, ça peut être 2.500" euros", a suggéré Astrid Panosyan-Bouvet, qui a renvoyé à plusieurs reprises ce débat vers les parlementaires.

"Le financement de la protection sociale aujourd'hui incombe trop aux entreprises et aux travailleurs", et "il faut que cette charge soit mieux répartie sur l'ensemble de la population", a-t-elle avancé.

"Ce sont des sujets qui doivent être mis sur la table", sinon "c'est le coût du travail qui augmente" et "puis surtout le salaire net […] qui est réduit d'autant", a-t-elle poursuivi.

Dans la foulée, l'entourage de la ministre a précisé à BFMTV que ses propos reflétaient une "position personnelle". Du côté de Matignon, on assure que cette hypothèse "n'est pas à l'ordre du jour du gouvernement". "On encourage les ministres à avoir des idées personnelles ça ne veut pas dire qu’on les reprend derrière", souligne l'entourage du Premier ministre.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV