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La classe politique se déchire autour du barrage de Sivens

La zone humide du Testet, près du site du projet du barrage de Sivens, dans le Tarn.

La zone humide du Testet, près du site du projet du barrage de Sivens, dans le Tarn. - Rémy Gabalda - AFP

Alors que la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal doit recevoir ce mardi soir les différents acteurs concernés par le dossier du barrage de Sivens, le projet, controversé et très polémique, déchire la classe politique.

Le dossier du barrage controversé de Sivens, dans le Tarn, n'en finit plus de diviser la classe politique. Le projet, devenu hautement polémique après la mort du militant écologiste Rémi Fraisse lors d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, mais qui était déjà très contesté localement depuis plusieurs années, doit-il être stoppé? La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a prôné ce mardi une solution de compromis, excluant le scénario du "tout ou rien".

> Pas de "tout ou rien"

Dimanche, Ségolène Royal s'est montrée très critique sur le dossier, remettant en question la pertinence du projet de barrage et estimant qu'il y a eu une "erreur d'appréciation" dans la décision. "La durée de la réalisation, d'obtention d'autorisations, des délais, est beaucoup trop longue sur ce type d'équipement, ce qui fait qu'au moment où les travaux commencent, souvent les ouvrages sont périmés", avait-elle expliqué, ajoutant qu'"aujourd'hui, une décision de construction d'un ouvrage tel que celui-ci ne serait plus possible".

Ce mardi matin, quelques heures avant la réunion organisée à 18 heures au ministère de l'Ecologie avec les acteurs concernés par le dossier, la ministre a balayé d'un revers de main le "tout ou rien" dans la recherche d'une solution au conflit.

> L'abandon du projet, une "question de bon sens"

Pour le député Europe Ecologie-Les Verts de Loire-Atlantique, François de Rugy, il faut tout simplement stopper le projet. "La logique c'est d'abandonner le projet, même s'il faut peut-être mettre les formes avec les élus du département du Tarn", a-t-il réagi sur BFMTV. "Mais comme ils se sont eux mêmes retournés vers l'Etat, maintenant c'est au gouvernement de prendre la responsabilité d'abandonner ce projet".

Un avis partagé par Nicolas Hulot, envoyé spécial auprès de François Hollande pour la protection de la planète. Dans une interview au Parisien, le militant écologiste soutient que l'abandon du projet "n'est pas une question d'écologistes contre agriculteurs" mais une "questions de bon sens". 

De son côté, le député Noël Mamère, estime que le barrage n'est "pas légal", en plus d'être une "aberration écologique et un fiasco politique". "Il n'est pas légal, il y a un vice originel", a ainsi dit sur RTL le maire de Bègles (Gironde). "Les experts sont les mêmes qui ont construit le barrage, une société d'économie mixte qui s'appelle la Compagnie d'aménagement des coteaux de Gascogne, qui a fait l'étude et réalisé le barrage", a-t-il affirmé.

> "Nous n'avons plus le droit de reculer"

Mais sur place, les élus locaux favorables au barrage restent déterminés. "Faisons preuve de courage, de fermeté. Un projet a été monté, il faut aller jusqu'au bout. Et chacune des mesures que doit prendre à partir de maintenant le gouvernement de François Hollande doit être suivie d'effet", a ainsi estimé le député socialiste du Tarn, Jacques Valax, au micro de BFMTV. Et de lancer: "Nous n'avons plus le droit de reculer. Je le dis haut et fort: il n'est pas un seul instant question que nous puissions abandonner la réalisation de ce barrage".

A.S.