L’UMP peut-elle encore être sauvée ?

Alain Juppé doit surveiller les travaux de recomptage à l’UMP pour déterminer qui de Jean-François Copé ou de François Fillon dirigera le parti. La présence de l’ancien chef de gouvernement vient apaiser les tensions, mais rien n’assure qu’il pourra sauver l’UMP.

Alain Juppé peut-il sauver l’UMP ? C’est entre ses mains, en tout cas, que le résultat du scrutin pour en choisir le président a été placé. L’ancien Premier ministre a proposé une instance collégiale chargée de réexaminer les résultats, dont les conclusions seront remises « sous 15 jours » alors que François Fillon conteste toujours les résultats qui donnent Jean-François Copé vainqueur.

« Juppé est le seul à pouvoir sauver l’UMP »

Parmi les soutiens de François Fillon, Benoist Apparu « ne sait pas si Juppé peut sauver l’UMP », mais ce proche de l’ancien président du parti estime qu’il « est le seul en état de le faire. Il prend la main aujourd’hui pour essayer d’y voir clair, pas pour présider l’UMP, il ne le souhaite pas. Nous ne pourrons sauver l’UMP qu’à la condition qu’il y ait un président légitime, et que plus personne n’ait d’incertitude sur le nom du président », juge l’ancien ministre du Logement.

« Il faudra quelques mois pour que ce traumatisme soit corrigé »

Pour Pierre Méhaignerie, c’est trop tard. L'ancien secrétaire général de l'UMP a annoncé cette semaine qu'il quittait l'UMP pour l'UDI de Jean-Louis Borloo. « Pour les militants et l’opinion publique, il faudra quelques mois pour que ce traumatisme soit corrigé, juge le député. L’appareil de l’UMP a été totalement au service non pas de l’UMP mais de Copé. Et le fait qu’il y ait deux candidats sérieux qui se présentent à la présidentielle rendra parfois les débats difficiles. Il va falloir vivre avec cette situation ».

« L’UMP peut surmonter cette division actuelle »

Plus optimiste, le politologue François Miquet-Marty qui pense que « l’UMP peut surmonter cette division actuelle. Dans l’histoire, on a connu d’autres partis politiques divisés, et au fond un parti n’est fort que lorsqu’il est un minimum rassembleur. Or on a déjà un FN qui progresse à droite, donc ni Copé ni Fillon, ne serait-ce que pour eux-mêmes, n’ont intérêt à entériner ou précipiter la division de l’UMP ».

M. Chaillot avec Marie Dupin