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L'opposition dénonce un référendum "bidon"

Pour répondre, en partie, aux demandes des gilets jaunes, Emmanuel Macron envisage d'organiser un référendum national sur certaines de leurs revendications.

Pour répondre, en partie, aux demandes des gilets jaunes, Emmanuel Macron envisage d'organiser un référendum national sur certaines de leurs revendications. - Geoffroy Van Der Hasselt - AFP

Alors que l'Élysée envisage d'organiser un référendum pour soumettre au vote certaines demandes des gilets jaunes, des voix d'opposition dénoncent une opération communication et craignent que ce vote nuise aux élections européennes. Crainte qui court jusque dans les rangs LaREM.

Jeudi à l'Élysée, Emmanuel Macron a confié à plusieurs journalistes penser à organiser un référendum sur certains sujets discutés au cours du grand débat national comme: la réduction du nombre d'élus ou encore le vote blanc. D'après les informations du Journal Du Dimanche, la possibilité pour qu'un référendum soit organisé en même temps que les européennes - le 26 mai prochain - est "très élevée". "On se tient prêt", a également assuré un ministre à BFMTV.

"Tout ça c'est totalement bidon"

Mais l'opposition ne croit pas à cette proposition qui ne serait qu'une opération de communication. "Tout ça c'est totalement bidon", a fustigé Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National, sur BFMTV dimanche. Pour la députée du Pas-de-Calais, Emmanuel Macron souhaite surtout "détourner l'attention des européennes". Il "va recycler sa modification constitutionnelle par l'intermédiaire de ce référendum, il va demander aux Français s'ils sont d'accord avec ce qu'il avait déjà proposé."

"Ce que je retiens, c'est que le grand débat national, [le président] vient de l'enterrer. Il dit: sur la question sociale il n'y aura rien, et puis sur la question institutionnelle on fera peut-être un référendum à la fin, mais finalement on remettra ce qu'on avait voulu mettre dans la réforme constitutionnelle au mois de septembre dernier", a déclaré Manuel Bompard, directeur des campagnes de La France insoumise, sur BFMTV.

Pour le patron des Républicains Laurent Wauquiez, l'organisation du référendum permettrait d'éluder certaines demandes des gilets jaunes. "Attention à ce que l'issue de ce 'grand débat' ne soit pas des sujets qui soient très coupés des préoccupations et des priorités des Français, et attention à ne pas donner le sentiment qu'au fond tout est déjà décidé", a déclaré Laurent Wauquiez lors du Grand rendez-vous Europe 1-CNEWS-Les Échos.

Les réserves de la majorité quant à l'agenda

"Tout mélanger aujourd'hui, je pense que c'est semer de la confusion", a déclaré quant à elle Nathalie Loiseau, la ministre des Affaires européennes, dimanche lors de l'émission le Grand Jury (RTL, Le Figaro, LCI). Elle souhaiterait que le 26 mai prochain, "on parle d'Europe parce qu'il y a des enjeux majeurs et il faut en parler."

Le député LREM du Maine-et-Loire Matthieu Orphelin a également évoqué ses réserves sur Twitter. Comme Nathalie Loiseau, il ne se prononce pas contre le projet de référendum en soi, mais contre l'agenda envisagé: "Un référendum (ou une grande consultation citoyenne), sur 4 ou 5 questions clefs sorties du #GrandDebatNational serait une excellente chose. Le faire le jour des élections européennes ne me parait par contre pas du tout opportun."

Il se dit d'ailleurs "en phase" avec le député européen écologiste Pascal Durand, qui a déclaré sur Twitter: "En France, on parle d’Europe une fois tous les 5 ans, cela est suffisamment rare pour être respecté !".

Salomé Vincendon