L'opération en Libye pourrait être longue, prévient Alain Juppé

Des Mirage 2000 sur la base de Solenzara, en Corse, d'où la France mène ses raids en Libye. L'opération militaire internationale porte ses premiers fruits mais, si la coalition ne veut pas "s'enliser", elle pourrait durer, a prévenu jeudi le ministre des - -
Selon Alain Juppé, "L'étau s'est desserré, l'offensive de Kadhafi s'est arrêtée. Je pense qu'on peut dire de ce point de vue qu'un premier succès a été remporté."
Les opérations militaires, qui ont déjà permis de neutraliser les défenses anti-aériennes et l'aviation, continueront "le temps nécessaire" avec de nouvelles frappes aériennes, a dit le chef de la diplomatie française.
"Ça peut être long mais nous ne voulons pas nous enliser, a-t-il dit. Ça n'est pas l'Afghanistan, ça n'est pas l'Irak."
Alain Juppé a parlé de "régime barbare et inacceptable pour la communauté internationale" et estimé que le régime de Mouammar Kadhafi était dans une impasse.
"Nous n'imaginons pas qu'un régime incarné par une telle personne puisse perdurer mais c'est aux Libyens de décider de leur avenir, a-t-il dit. Est-ce qu'on peut continuer avec un dictateur, je ne veux pas utiliser de termes excessifs, mais fou ?"
La crise libyenne sera le sujet principal d'un dîner de travail du Conseil européen ce jeudi soir à Bruxelles et Nicolas Sarkozy, en première ligne dans ce dossier, interviendra à cette occasion.
La France et la Grande-Bretagne sont, avec les Etats-Unis, à la tête d'une coalition qui impose depuis samedi une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye.
Paris, Londres et Washington se sont accordés sur le rôle de l'Otan dans la coordination des actions militaires, dont le pilotage politique devrait rester aux mains de la coalition.
Patrick Vignal