L'élysée fait de "l'esbroufe" sur la croissance, estime le ps

PARIS (Reuters) - Le Parti socialiste estime que les mesures annoncées vendredi par le gouvernement sur les thèmes de la croissance et des déficits publics sont insuffisantes et reflètent un nouveau "coup d'esbroufe".
"Une nouvelle fois, les mesures annoncées sont loin d'être à la hauteur et cette réunion de travail s'apparente surtout à un énième coup de communication", déclare le secrétaire national du PS à l'économie, Michel Sapin, dans un communiqué.
"Après l'esbroufe sur la sécurité, voilà l'esbroufe sur la croissance de l'économie et la baisse des déficits", ajoute le député de l'Indre.
A l'issue d'une réunion au fort de Brégançon (Var), à laquelle participaient le président de la République, le Premier ministre, ainsi que les ministres de l'Economie et du Budget, le gouvernement a notamment annoncé qu'il abaissait d'un demi-point, à 2,0%, sa prévision de croissance de l'économie française pour 2011.
Au nom du PS, l'ancien ministre de l'Economie et des Finances a rejeté cette hypothèse, déclarant que le gouvernement s'obstinait selon lui "à surestimer la croissance pour 2011".
"C'est la rigueur qui s'avoue, c'est l'esbroufe qui se confesse et Nicolas Sarkozy a été obligé d'avouer pour cette rentrée qu'il avait menti sur les prévisions de croissance prévues jusqu'alors", a déclaré pour sa part sur i>Télé Pierre Moscovici, député du Doubs.
De son côté, Michel Sapin a jugé trompeuse l'une des autres annonces faites à Brégançon, selon laquelle la prévision officielle de croissance pour 2010, qui s'établit à 1,4%, sera "atteinte ou dépassée".
"CELA PROUVE QU'IL Y A DE L'ARGENT À TROUVER"
"Les chiffres du deuxième trimestre 2010 sont trompeurs (...) La croissance ne devrait pas dépasser cette année 1,4%. Elle devrait se situer entre 1,5% et 1,8 % en 2011, selon la majorité des économistes et des institutions internationales", explique Michel Sapin.
Pour le secrétaire national du PS à l'économie, l'annonce par le gouvernement de l'amputation de 10 milliards d'euros des niches fiscales et sociales n'est pas non plus significative.
Car, selon lui, le gouvernement continue parallèlement d'appliquer des mesures "extrêmement coûteuses et inefficaces", telles que le taux réduit de TVA dans la restauration, l'allègement des charges sociales sur les heures supplémentaires ou encore le bouclier fiscal.
Pour Pierre Moscovici, la réduction des niches fiscales et sociales confirme la conduite d'une "politique de rigueur."
"Le montant est important. Cela prouve qu'il y a de l'argent à trouver, d'une manière forte", a-t-il estimé, en doutant que le gouvernement aille débusquer les niches "les plus coûteuses et les plus injustes."
Dans son communiqué publié à l'issue de la réunion de Brégançon, l'Elysée a fait état d'une série de mesures, pour la plupart déjà annoncées, qui doivent permettre de réduire les déficits.
Sur ce sujet, Michel Sapin estime que "le gouvernement a confirmé et même renforcé la rigueur qui pèsera sur l'ensemble des Français, en particulier des plus modestes d'entre eux".
Olivier Guillemain, édité par Yves Clarisse