L’appel à manifester de Copé divise à l’UMP

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Jean-François Copé est prêt à descendre dans la rue « si François Hollande veut faire passer des réformes allant à l'encontre de l'intérêt supérieur de notre pays». Sur RMC et BFMTV ce lundi matin, Jean-François Copé a expliqué qu’« il ne s’agit pas de faire tous les jours une manifestation. A partir du moment où Hollande a tous les pouvoirs que l’UMP devient le seul lieu de résistance, j’estime que si jamais François Hollande devait imposer des réformes contraires à l’intérêt supérieur du pays, à ce moment-là on pourrait en appeler au peuple français pour défiler comme en 1984 pour sauver l'école libre. Si nous n’avions rien fait en 1984, l’école privée française aurait été supprimée ». Mais cette proposition du secrétaire général de l'UMP distancé dans les sondages par François Fillon dans la course à la présidence de l'UMP, ne remporte pas un franc succès à droite. En effet, la droite n'a qu'à deux reprises, au cours des 50 dernières années, initié ou accompagné des manifestations d'ampleur : en mai 1968 contre "la chienlit" et en juin 1984 pour défendre -avec succès- l'école privée.
« Un moyen quand la démocratie est en cause »
Manifester contre les décisions gouvernementales « est un moyen quand l’essentiel est en cause, c’est-à-dire la liberté et la démocratie, explique Dominique Bussereau, ancien ministre et député UMP de Charente-Maritime. Pour l’instant, on est dans des différends politiques de nature sociétale assez classiques, on n’est pas dans un moment où la France est en danger par des décisions venant du gouvernement et méritant qu’on descende dans la rue. Associations et syndicats peuvent le faire. Les partis politiques ont une autre responsabilité. Et sur le mariage entre deux personnes de même sexe, il faut ouvrir le débat et l’organiser, ce que le gouvernement refuse, mais on n’est pas dans un affrontement qui se passerait sur la voie publique ».
« Un moyen qu’on ne peut pas banaliser »
« C’est un moyen extrême que l’on ne peut pas banaliser, indique pour sa part Jean Leonetti, député UMP des Alpes-Maritimes et soutien de François Fillon dans la course à la présidence de l’UMP. C’est une méthode qui n’est pas exclue. On a déjà manifesté mais il faut que les conditions soient réunies : qu’on touche à nos libertés fondamentales, qu’il y ait une exaspération particulière. Je pense qu’appeler à manifester dans la rue demain ne serait pas compris. Descendre dans la rue ça veut dire que l’on veut faire plier le gouvernement. Je pense qu’il y a d’autres moyens aujourd’hui. Il y a un petit paradoxe à dire à la fois : "oui nous sommes légitimistes et pour le pouvoir des urnes contre le pouvoir de la rue" et ensuite appeler à manifester ».