Jean-Marie Le Pen ne veut pas d'un "président Mustapha" en 2017

Au lendemain du second tour des élections régionales, Jean-Marie Le Pen s’est félicité des résultats du Front national même si aucune région n’a été remportée par le parti. La faute à une classe politique entièrement mobilisée selon lui.
"Il y a eu une union sacrée de l’extrême gauche à la droite pour barrer la route du Front national", dénonce le patriarche à l’instar de sa petite-fille Marion Maréchal-Le Pen qui lui a emboité le pas dimanche soir en déclarant "qu’il y a des victoires qui font honte aux vainqueurs".
"On a vu intervenir massivement les électeurs des cités, notamment dans les Bouches-du-Rhône, qui n’avaient pas voté au premier tour et qui se sont mobilisés au second", a affirmé Jean-Marie Le Pen. "Je ne voudrais pas qu’en 2017 nous nous trouvions devant l’hypothèse de Houellebecq, à savoir celle de l’ouverture d’un gouvernement du président Mustapha", a-t-il ajouté.
Pour rappel, l'écrivain français avait imaginé dans son roman Soumission, publié en début d'année, une victoire d'un parti islamiste.
Confirmer aux prochaines élections
Mais le principal enseignement de ces élections régionales pour le patriarche est la hausse du nombre d’adhérents aux idées du FN. Le parti a effectivement enregistré un score historique de voix (plus de 6.600.000) avec au moins 200.000 votes supplémentaires par rapport à la présidentielle de 2012, son précédent record.
"Nous avons un corps de doctrine, il faut qu’il soit majoritaire aux élections présidentielle et législatives", a exigé Jean-Marie Le Pen.
"Il nous reste 18 mois pour gommer les difficultés et rassembler toute la famille nationale autour du FN pour la bataille décisive", a conclu le fondateur du parti, toujours en froid avec sa fille, Marine.
Renouer le contact
Dimanche soir, après la défaite des candidats frontistes, Jean-Marie Le Pen a bien tenté de contacter par téléphone la présidente du parti, qui a perdu en région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, et sa petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen, députée du Vaucluse et candidate malheureuse en Paca. Mais aucune n’a décroché.
S'il est toujours officiellement le président d'honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen reste le paria du parti d'extrême droite qu'il a fondé, dont il a été exclu fin août à la suite d'une crise de plusieurs mois, notamment pour ses propos réitérés sur les chambres à gaz.