Jean-Marie Le Pen devrait garder la main sur les finances du FN

Selon Le Figaro, Jean-Marie Le Pen gardera la haute main sur les finances du Front national après son départ de la direction du parti en janvier prochain, via un microparti indispensable au financement du FN. /Photo prise le 29 août 2010/REUTERS/Pascal Ro - -
PARIS (Reuters) - Jean-Marie Le Pen gardera la haute main sur les finances du Front national après son départ de la direction du parti en janvier prochain, écrit samedi Le Figaro.
Dans un courrier à ses donateurs en date du 1er décembre, que révèle le quotidien, le dirigeant du FN indique qu'il restera "bien sûr" président d'un microparti indispensable au financement du Front national.
Jean-Marie Le Pen, qui restera également président d'honneur du FN, se réserve ainsi le moyen de peser sur les épaules de son successeur, soit sa fille Marine, soit l'ancien numéro 2 du mouvement Bruno Gollnisch, estime Le Figaro.
Ce microparti, appelé Cotelec, a été fondé par Jean-Marie Le Pen en marge du mouvement voilà plus de vingt ans. Il collecte tous les prêts et les dons que des sympathisants accordent à Jean-Marie Le Pen.
Selon la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), la Cotelec a récolté pour la seule année 2008 - annus horribilis pour le FN - des prêts d'un montant de 2,2 millions d'euros et des dons s'élevant à 235.481 euros.
"Cotelec, que ses statuts présentent comme 'un parti politique chargé de promouvoir l'image et l'action de Jean-Marie Le Pen' et dont le siège se trouve à son domicile de Saint-Cloud, est indispensable à la survie du FN, financièrement exsangue", écrit Le Figaro.
Selon lui, le dirigeant frontiste sera ainsi le créancier de son successeur à la tête du FN, ce qui constituera "un moyen de pression évident".
Le FN connait des difficultés financières depuis ses mauvais scores aux élections législatives de 2007.
Le parti, qui a déménagé à Nanterre, pensait se renflouer en mettant en vente l'ancien siège de Saint-Cloud mais, selon Marine Le Pen, celui-ci n'a toujours pas trouvé preneur.
Les adhérents du FN doivent élire le successeur de Jean-Marie Le Pen les 15 et 16 janvier à Tours. Seuls deux candidats sont en lice : Marine Le Pen, qui est donnée largement favorite, et Bruno Gollnisch.
Gérard Bon, édité par Clément Guillou