Jean-Marc Ayrault contre-attaque

Jean-Marc Ayrault a la même mission que Didier Deschamps ce soir avec les Bleus. Convaincre les Français que ses choix sont les bons pour gagner. Le Premier ministre monte en première ligne.

La première mi-temps du quinquennat est difficile pour le premier ministre. Alors il contre-attaque ! Il donne ce matin une interview aux Echos. Surprise ! Il annonce une remise à plat de la fiscalité avec débat sur la fusion entre impôt sur le revenu et CSG. Il va rencontrer les partenaires sociaux dans les prochains jours. Et puis le Premier ministre se montre ferme sur les deux sujets qui fâchent : la TVA, pas question de revenir sur les hausses du 1 er janvier et l'écotaxe. Elle est suspendue, certainement pas enterrée.

Jean Marc Ayrault inflexible. Un message qu'il envoie aux élus qui l'attendent de pied ferme au Congrès des maires de France.

Un député socialiste m'a confié: « Ce congrès, ce sont les jeux du cirque ! Le Premier ministre descend dans l'arène ! ». En 2008 François Fillon s'était fait huer avant de retourner l'assistance. Cette année, Jean-Marc Ayrault a la lourde tâche de calmer les maires, remontés sur la réforme des rythmes scolaires et la hausse de la TVA. On devrait entendre les UMP : 500 d'entre eux déjeunent avec Jean-François Copé qui a promis de les chauffer à blanc. Les socialistes, eux, ont décidé de taire les critiques et de faire bloc autour du Premier ministre.

Le Premier ministre est toujours légitime aux yeux des parlementaires ?

Etonnement oui ! Dans les couloirs de l'Assemblée, finies les rumeurs sur le remaniement. Finies les demandes de report de la hausse de la TVA. « Faire ça maintenant, ce serait craquer une allumette sur une poudrière », confie un élu. Alors attention, en coulisses, Jean-Marc Ayrault n'a pas pour autant la partie facile. Le Premier ministre a même essuyé un camouflet lors de la désignation des têtes de listes pour les élections européennes samedi dernier. Dans la région Centre, il voulait imposer son conseiller politique. L'Elysée est intervenu directement pour désigner un autre candidat.

On dit que c'est la guerre froide entre Hollande et Ayrault depuis les rumeurs de remaniement. C'est vrai ?

Guerre froide ? Non ce n'est pas le mot. Un proche de François Hollande me dit que les deux hommes se connaissent depuis si longtemps qu'ils sont comme un vieux couple. Mais selon un député socialiste, ce n'est pas un bol de couleuvres mais un bol de boas que Jean-Marc Ayrault avale tous les matins ! Il n'est pas toujours au courant des infos qui émanent du président. Il n'aurait pas autorité sur les ministres et les arbitrages. En fait, c'est comme le match de ce soir. Ce n'est pas gagné pour lui, mais il va tout faire pour marquer des buts dans l'opinion. Lui son slogan ce serait: « Ensemble c'est maintenant ».

Véronique Jacquier