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Jean-Marc Ayrault à Berlin pour rassurer les Allemands

Jean-Marc Ayrault, en visite à Berlin ce jeudi

Jean-Marc Ayrault, en visite à Berlin ce jeudi - -

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault est à Berlin pour rassurer Angela Merkel sur les difficultés de Paris et les relations bilatérales. Si la situation en France s’aggravait, les répercussions outre-Rhin pourraient s'avérer énormes.

Opération séduction. Germanophile reconnu, Jean-Marc Ayrault est en visite officielle en Allemagne à partir de jeudi pour rassurer Angela Merkel et la classe politique allemande. Berlin ne cache en effet plus ses inquiétudes sur un possible déclin de la France et les conséquences que cela pourrait avoir outre-Rhin. Ces dernières semaines, la presse allemande n'a d'ailleurs pas épargné la France. « Hollande sans boussole », titrait lundi le quotidien conservateur Die Welt. « La France va-t-elle devenir la nouvelle Grèce ? » s'interrogeait, le 31 octobre, le quotidien populaire Bild Zeitung.
Un proche d'Angela Merkel, Volker Kauder (président du groupe parlementaire des conservateurs), avait exprimé sans détour les craintes de Berlin d'un décrochage de l'économie française après la publication d'un rapport sur la France rédigé par les cinq économistes qu'on surnomme outre-Rhin les "cinq sages" et qui conseillent le gouvernement allemand.

« Des dizaines de milliers de chômeurs supplémentaires »

« Il y a eu une forte baisse en France, et un grand manque de visibilité. Si la France va mal, ça touche les Allemands », craint Géraldine, consultante dans un cabinet allemand. Et Wolfram, lui-même patron d’une PME, craint « des dizaines de milliers de chômeurs supplémentaires tous les mois » si la France décroche.
Pour la directrice adjointe de la Chambre des métiers, l’inquiétude est aussi liée au changement politique. « L’Allemagne et la France sont les deux pays qui vont tenir l’Europe. Si tout d’un coup on a un président qui se met contre l’Allemagne – comme l’a un peu fait Hollande – ça nous fait peur ».

« Si la France s’écroule, l’Allemagne s’écroule »

Ulrike Guérot, la directrice du Conseil européen des relations étrangères à Berlin, estime qu’on « peut parler d’inquiétude sur le plan politique. On voit très bien que François Hollande est un peu coincé entre Mélenchon d’un côté, Le Pen de l’autre, les discours anti-austérité... Il y a donc cette inquiétude sur le management politique, sa capacité à engager des réformes, mais aussi cette inquiétude parce que la France est le partenaire primordial pour l‘Allemagne. Si la France s’écroule, si l’économie ne repart pas, l’Allemagne s’écroule aussi, on est trop interconnectés ».
A Jean-Marc Ayrault, maintenant, de réussir ce double défi : prouver que la France va en se redressant, et qu’elle est toujours solidaire de l’Allemagne.

M. Chaillot avec Marie Dupin