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Jean-Luc Mélenchon pas pressé de s'exprimer sur le Venezuela

Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale le 4 juillet 2017.

Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale le 4 juillet 2017. - Martin BUREAU / AFP

Le député de la France insoumise a décidé de laisser à ses collègues le soin d'aborder le sujet, alors que le pays s'enfonce un peu plus chaque jour dans une crise politique et sociale.

Habituellement loquace, le tribun Jean-Luc Mélenchon prend soin de ne pas évoquer ces semaines-ci la question du Venezuela, sur laquelle il est pourtant attendu. Et à en croire nos confrères du Journal du dimanche dans leur dernière édition, ce n'est pas cette semaine que cela va changer.

Fin connaisseur de l'Amérique latine, où il a voyagé à de nombreuses reprises, admirateur d'Hugo Chavez, l'ancien chef de l'Etat, le leader de la France insoumise considère sa révolution bolivarienne comme une source d'inspiration. Le pays, désormais dirigé par Nicolas Maduro, connaît une crise politique et sociale sans précédent, marquée par de graves pénuries et des manifestations réclamant son départ, qui ont fait à ce jour plus d'une centaine de morts en quatre mois.

Depuis quelques semaines, le chaos vénézuélien se cristallise autour de l'Assemblée constituante, entièrement acquise à Nicolas Maduro, et qui a confisqué ses pouvoirs au Parlement, dominé par les opposants au président. Elue fin juillet dans le sang et contestée par une grande partie de la communauté internationale, elle réunit 545 membres issus du chavisme, la famille politique actuellement au pouvoir.

"Je m'en remets aux réponses de mes amis"

Critiqué par le passé pour sa passion pour le pays, Jean-Luc Mélenchon a choisi de ne plus évoquer le sujet, quitte à rendre son silence encore plus assourdissant. D'autant que l'Assemblée constituante figurait dans son programme présidentiel, de même que l'adhésion à l'Alliance bolivarienne, qui avait provoqué durant la campagne présidentielle quelques réactions gênées de la part de certains de ses proches soutiens. Comme Clémentine Autain, qui semblait ignorer l'existence de cette proposition. La polémique avait d'ailleurs pesé sur la campagne de la France insoumise jusqu'à la fin.

Avant de partir pour des vacances bien méritées à l'issue d'une année électorale très chargée, le député a publié un article sur son blog, expliquant qu'il s'en remettait aux réponses de "ses amis" de la France insoumise au sujet du Venezuela.

"En ce moment, c’est le Venezuela le thème du bashing utilisé contre nous. Je m’en remets aux réponses de mes amis sur le sujet", écrit-il, quitte à tomber dans la prétérition: le fait de dire qu'on ne parlera pas d'un sujet, tout en l'évoquant.

Un atelier sur le Venezuela lors des amphis d'été

Lors des "amphis d'été" du parti qui commenceront ce jeudi à Marseille, le sujet fera cependant l'objet d'un atelier, comme le rapportent nos confrères du JDD ce dimanche. Mais Jean-Luc Mélenchon ne fait pour le moment pas partie des orateurs, précisent-ils. "Ce n'est pas sûr qu'il ait franchement envie de s'exprimer sur le sujet pour le moment", expliquait son entourage au Figaro fin juillet. Cela n'a visiblement pas changé. En avril, après avoir évoqué la responsabilité de l'ingérence américaine dans la crise vénézuélienne, Jean-Luc Mélenchon avait fini par condamner sans ambages la mort de manifestants. "C'est abominable", avait-il lâché sur BFMTV et RMC. Non sans avoir au préalable comparé les manifestations dans le pays à celles contre la loi Travail en France, et avant d'attaquer en retour.

"Vous ne m'interrogez pas sur Bahreïn, sur le Yémen, vous avez vos prédilections. Vous avez vos massacres préférés. Vous passez votre temps, vous et quelques autres, à essayer d'effrayer à mon sujet."

Charlie Vandekerkhove