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"Je l'ai vu naître, hélas je l'aurai vu mourir": Badinter espère que le PS "renaîtra de ses cendres"

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L'ex-Garde des Sceaux a évoqué le sort du Parti socialiste au micro de BFMTV au cours d'un entretien diffusé ce mercredi. Si selon lui la défaite d'Anne Hidalgo au premier tour de la présidentielle signe la fin du PS, il a proposé une feuille de route pour que celui-ci retrouve une nouvelle vie.

Mardi, le Conseil national du Parti socialiste a voté à la majorité de ses membres pour l'ouverture de négociations avec La France insoumise en vue des législatives. Le revirement est d'importance à l'issue d'une campagne présidentielle féroce à l'égard de Jean-Luc Mélenchon, et signe la perte de son leadership à gauche après un scrutin calamiteux. Sa candidate, Anne Hidalgo, n'a convaincu que 1,7% des inscrits le 10 avril dernier, un score qui l'a placée au dixième rang au premier tour, et en quatrième position seulement à gauche.

Robert Badinter, invité de BFMTV ce mercredi, y a même vu la mort de son parti. Tout en espérant que celui-ci retrouvera un second souffle.

Robert Badinter ne perd pas espoir

Au micro de Bruce Toussaint, l'ancien ministre de la Justice a acté la fin de sa formation politique, telle qu'il l'avait connue jusqu'ici en tout cas. Faisant référence au congrès d'Epinay-sur-Seine, lors duquel François Mitterrand a refondu les forces de la gauche non-communiste pour créer le Parti socialiste en 1971, Robert Badinter a commencé par déplorer:

"J'ai assisté à Epinay. J'ai vu naître le Parti socialiste. Hélas, je l'aurai vu mourir aussi".

Pour autant, l'ex-Garde des Sceaux a jugé que sa famille politique n'avait pas perdu sa raison d'être: "Ce que représente le Parti socialiste, tout ce qu'il a représenté, n'est ni absent ni mort dans notre société". "Maintenant, il faut qu'il renaisse de ses cendres", a-t-il toutefois admis.

Une recette en trois fondamentaux

Robert Badinter a alors proposé sa recette pour ranimer le Parti socialiste, autour de trois fondamentaux:

"D'abord, il faut un parti d'importance nationale. Ensuite, il faut un programme, et un programme vivant, projeté sur l'avenir, enthousiasmant. Et enfin, il vous faut toujours - c'est la règle de la politique moderne - un leader, pas deux ou trois".

"Un leader", a encore insisté l'ancien ministre de François Mitterrand.  

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV