Jamel Debbouze en campagne pour inciter les jeunes à voter

L'humoriste Jamel Debbouze ce mercredi à Clichy-sous-Bois - -
Le collectif AC Le Feu (Association Collectif Liberté, Egalité, Fraternité, Ensemble, Unis), créé après les émeutes de 2005, a lancé hier mercredi une campagne pour encourager les jeunes des quartiers populaires à s’inscrire sur les listes électorales, en vue de l’élection présidentielle. Objectif : éveiller les consciences et persuader les jeunes que voter sert à quelque chose.
Lors des derniers scrutins, le taux d’abstention a atteint des niveaux record en banlieue parisienne. Au premier tour des élections régionales, en 2010, le taux d’abstention était autour de 70 % à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Sarcelles (Val-d’Oise) ou encore Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), contre 53,6 % d’abstention au niveau national.
« On trouvera peut-être plus facilement du travail »
Les jeunes sont-ils sensibles à cette campagne pour aller voter ? Reportage à Clichy-Sous-Bois où celle-ci a commencé. A la mairie, une vingtaine de jeunes s’apprêtent à s’inscrire sur les listes électorales. Jeff, 18 ans : « Si la population de Clichy-Sous-Bois va voter, ça changera peut-être pour nous, on trouvera peut-être plus facilement du travail. C’est pour ça qu’on incite les autres à s’inscrire sur les listes électorales ». Mais un autre jeune lance : « Je me suis pas inscrit, je vais pas aller voter ! Je vais voter pour quoi ? Ça sert à rien ! ».
« Voter c’est la seule arme qui nous reste »
Conscients du phénomène, plusieurs personnalités comme Jamel Debbouze, Grand Corps Malade, Yvan Le Bolloch, sont venus soutenir l’action d’AC le Feu. La fouine était parmi eux, très populaire auprès des jeunes : « Voter c’est la seule arme qui nous reste ».
Grace à une campagne similaire en 2007, la Seine-Saint-Denis avait connu un record d’inscriptions sur les listes électorales, avec une hausse 8% à la veille de l’élection présidentielle.
« Ou on continue à vivre comme ça, ou on bouscule tout... »
Mohamed Mechmach, président du collectif AC Le Feu, explique pourquoi les jeunes des quartiers ne veulent plus aller voter : « Ils ne se reconnaissent plus en cette offre politique, ils se disent que ça ne sert à rien. Nous, on a envie de leur dire : peut-être qu’on fait le jeu de certains politiques qui veulent qu’on ne s’intéresse pas à l’avenir. Alors, on leur explique : aujourd’hui, vous pouvez faire ou défaire des gens. A vous de choisir : ou on accepte notre destin et on continue à vivre comme ça, avec des maladies qui réapparaissent, des gens qui n’ont pas accès aux grandes écoles… ou on bouscule tout ça et on y remet un peu d’ordre ».