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Jacques Attali veut descendre à "50 sénateurs et 200 députés"

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Jacques Attali, économiste et président de Positive Planet, est ce mardi matin l'invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et sur RMC.

Invité mardi matin sur BFMTV et RMC, Jacques Attali publie un livre, 100 jours pour que la France réussisse (Fayard), en quelque sorte un programme pour le futur président de la République, "qui vise à intéresser non pas les candidats mais les Français. Ce qui a changé est énorme, et doit se discuter et se débattre dès maintenant. Et bien qu'il y ait des problèmes de toute nature, idéologiques, rien ne serait pire que de trouver un bouc émissaire à notre crise".

Jacques Attali réagit ainsi à la déclaration de Manuel Valls sur les salafistes: "Je ne voudrais pas que l'actualité l'emporte sur le fond. Nous sommes à douze mois de la présidentielle. Ses enjeux sont à la fois idéologiques, et le salafisme est une idéologie qu'il faut connaître pour qu'elle ne domine pas l'islam de France. Mais la question fondamentale, c'est: quelle France propose-t-on aux Français? (...). Demain matin on va écrire un article pour dire que le salafisme est responsable du chômage. Ce serait aussi absurde que de dire que le salafisme n'est responsable de rien".

Faut-il boycotter les grandes marques de vêtements qui surfent sur la mode islamique? "Je pense qu'on se trompe de combat. Je suis contre cela. Si une marque veut faire des écharpes et des gants, je n'ai rien contre. De là à faire un uniforme spécifique, non! Mais le fait que quelqu'un veuille porter quelque chose qui ressemble à son esthétique, je ne suis pas contre", réagit Jacques Attali.

50 sénateurs, 200 députés

Parmi ses cent propositions, qu'il propose de mettre en oeuvre en cent jours, Jacques Attali propose de passer à "50 sénateurs, 200 députés, un mandat présidentiel unique à sept ans, et réduire le nombre de communes de façon à ce que les communes de moins de 2.000 habitants soient regroupées". L'ancien conseiller de François Mitterrand voudrait aussi "créer les conditions pour que personne ne puisse avoir deux mandats de suite, de façon à créer les conditions d'un renouvellement de la classe politique française", qu'il juge "verrouillée".

"Le Sénat italien vient de décider de sa quasi-disparition, à l'initiative du Premier ministre italien. En France, on n'en parle même pas et on continue cet incroyable gaspillage de superposition de collectivités territoriales, dont le métier consiste forcément à dépenser, puisqu'elles sont là pour faire quelque chose". Les budgets prioritaires doivent être selon lui la défense, la police, la justice "qui est dans un état épouvantable".

Son programme? "Je souhaiterais que chaque Français s'en empare, qu'ils discutent dans les cafés, à la maison, qu'on retrouve un débat citoyen, qu'on ait une primaire des programmes avant une primaire des candidats. Moi j'en ai assez de voir les 12 ou 18 candidats de droite, les 19 ou 20 candidats de gauche se disputer pour savoir qui va être le plus visible au Salon de l'agriculture, c'est pathétique!" peste Jacques Attali. "Si on n'en parle pas maintenant, on ne fera rien en 2017, puis on ne fera rien jusqu'en 2022, et ça ira très très mal. En cent jours on peut faire tout ça, et le pays sera magnifique, ce sera un très grand pays".