BFMTV
Politique

Inondations de Lourdes : le temps du bilan

Lourdes, lors des inondations

Lourdes, lors des inondations - -

Après les violentes inondations de ce week-end à Lourdes, les commerçants de la ville et le diocèse s’inquiètent. Au-delà des dégâts, c’est toute une économie qui est menacée par la baisse d’affluence des visiteurs.

A Lourdes, c'est maintenant l’heure du bilan. Les fortes inondations de ces derniers jours ont violement affecté la ville connue pour ses pèlerinages, et qui lui doit une partie de son économie. 450 pèlerins ont été évacués puis relogés, des hôtels sont sous les eaux, et des dégâts importants ont été constatés aux Sanctuaires, déjà en difficultés financières.
Depuis le Vatican, le pape Benoît XVI a adressé dimanche « une pensée à Lourdes », « victime d'une grave crue du Gave qui a inondé la grotte des apparitions de la Madone ».
Devant la Grotte de Massabielle, où la Vierge serait apparue à Bernadette Soubirous, l'espace de prière était encore inondé dimanche. Le site qui accueille 6 millions de visiteurs par an était désert et jonché de débris de bois, de branches, et de cierges flottaient dans des flaques.

« Plusieurs milliers d’euros perdus en terme d’offrandes »

Le site est fermé au public depuis vendredi en fin de journée, et si une réouverture partielle des sanctuaires est prévue ce lundi, l'accès à la Grotte, principale attraction du site, ne devrait être possible que mardi en fin de journée. « C’est vrai, ça intervient à un moment où nos ressources sont en baisse, parce que nos fréquentations sont un peu en retrait, mais surtout à cause d’une crise économique qui fait que les pèlerins, quand ils viennent, font attention. Et parmi les mesures qu’ils prennent, il y a celles qu’ils font à l’égard des offrandes, regrette Thierry Castillo, l'économe diocésain, en charge des Sanctuaires. C’est très difficile de chiffrer, mais c’est certainement plusieurs milliers d’euros perdus en terme d’offrandes, c’est clair ».

« Tout l’appareillage électrique est foutu »

Jean-Pierre Bardou, le propriétaire de l’hôtel d’Espagne compte sur les assurances pour se relancer car il a tout perdu : « Il y a de la boue partout, de la boue noire, on n’arrive pas à l’enlever. Ça s’infiltre dans tous les coins, sous le bar, sous les machines à laver, sous toute l’étendue de l’hôtel. Tous les frigos, les machines à laver, tout l’appareillage électrique est foutu. On est assurés, mais d’abord, on doit être déclarés en catastrophe naturelle, sinon l’assurance ne marchera pas ».

« Il n’y a pas de business, on est vide »

Et au-delà des dégâts, il faut, dans l’immédiat, faire avec la baisse de fréquentation. « Il y a toujours beaucoup plus d’italiens, de Français, là, c’est le désert », raconte Nanou, qui gère une boutique de souvenirs.
A la brasserie Le Royal, Eric fait le même constat. Il a servi dimanche 20 couverts, contre 220 en temps normal. « On va fermer plus tôt, regrette-t-il, il n’y a pas de business, on est vide. Normalement, on n’a pas le temps de respirer ».

M. Chaillot avec Jean-Wilfrid Forquès