Huile de palme: Wargon dénonce une polémique lancée par "une vidéo tronquée"

Emmanuelle Wargon promet de "se déporter" en cas de conflit d'intérêt avec son ancien employeur, Danone, et refuse d'être qualifiée d'ancienne lobbyiste.

Débuts difficiles pour la nouvelle secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire: contrainte de se justifier sur son parcours à la tête des "affaites publiques" de Danone dès son entrée au gouvernement, Emmanuelle Wargon s'est trouvée au cœur d'une polémique sur l'huile de palme, matière dont l'exploitation est à l'origine d'une déforestation massive, qu'elle défendait pourtant en juillet lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence. Ce vendredi dans Libération, la camarade de promotion d'Édouard Philippe à l'ENA organise sa défense.

"Cette polémique est née d’une vidéo tronquée. J’ai commencé par dire que la surexploitation de l’huile de palme pose un problème majeur de déforestation, et je le redis aujourd’hui", explique Emmanuelle Wargon, qui soutient cependant que ce produit est nécessaire dans "des compositions de produits très précises".

La secrétaire d'Etat refuse l'étiquette embarrassante d'ancienne lobbyiste en chef du groupe Danone, expliquant qu'elle "ne correspond pas à la réalité de [s]es fonctions". Il s'agissait, selon elle, de "participer au débat public", "dans la plus grande transparence", soutient Emmanuelle Wargon, pourtant désignée comme "personnes chargées de la représentation d’intérêts" par la Haute Autorité de transparence de la vie publique, comme le note Libération.

Conflit d'intérêt

Emmanuelle Wargon se borne à reconnaître "une dizaine d’entretiens avec des acteurs publics". "Ce sont des rendez-vous dans lesquels on discute de la possibilité de l’entreprise de s’inscrire dans les politiques publiques", détaille-t-elle, avant d'assurer de son "engagement pour servir l'intérêt général". À cette fin, Emmanuelle Wargon précise qu'elle sera "d'une vigilance absolue sur la question des conflits d'intérêt". La secrétaire d'Etat promet donc de "se déporter" si elle se trouve en situation de conflit. 

"Je m’inscris totalement dans la feuille de route du gouvernement en matière de transition écologique et solidaire, sur tous les sujets", martèle l'ancienne haut fonctionnaire. Une "feuille de route" sur laquelle les lobbyistes avaient précisément trop d'influence selon l'ancien ministre Nicolas Hulot, qui dénonçait en claquant la porte l'influence de ces représentants d'intérêts dans "les cercles du pouvoir".

Louis Nadau