Hortefeux se défend de vouloir supprimer la police de quartier

Brice Hortefeux en déplacement à Lyon, jeudi dernier. Le ministre de l'Intérieur s'est défendu mercredi de vouloir supprimer les Unités territoriales de quartier (UTeQ), dispositif symbolisant un retour à une police de proximité, et a évoqué une simple év - -
PARIS (Reuters) - Brice Hortefeux s'est défendu mercredi de vouloir supprimer les Unités territoriales de quartier (UTeQ), dispositif symbolisant un retour à une police de proximité, et a évoqué une simple évolution de ces unités.
En déplacement mardi dans le Var, le ministre de l'Intérieur avait annoncé la mise en place d'UTeQ d'une nouvelle génération mais aussi leur changement d'appellation en Brigades spéciales de terrain (BST).
La gauche y a vu la fin de l'expérience menée en 2008 par l'un de ses prédécesseurs, Michèle Alliot-Marie, pour rétablir une amorce de police de proximité, bien que le mot demeure tabou depuis que Nicolas Sarkozy l'a progressivement démantelée.
Dans un communiqué, Brice Hortefeux affirme qu'il s'agit d'une simple évolution de ces unités, qui interviendront sur des zones plus larges que les quartiers.
"Il ne s'agit donc pas d'une suppression, d'ailleurs jamais évoquée, mais d'une évolution notamment dans leur champ de compétence géographique, les UTeQ nouvelle génération n'étant désormais plus rattachées à un quartier mais à une zone de délinquance", écrit-il.
Le ministre précise que deux unités de la nouvelle génération seront implantées à Perpignan et à Toulon.
Brice Hortefeux gomme cependant toute référence aux quartiers, notion caractérisant la police de proximité.
Expérimentées en Seine-Saint-Denis, près de Paris, les UTeQ ont été étendues depuis deux ans à une trentaine de quartiers, à la grande satisfaction d'élus de gauche, qui réclament le retour à une police de proximité, mais également de droite.
L'ex-Premier ministre Alain Juppé, qui a pris ses distances avec la politique sécuritaire du gouvernement, prônait la semaine dernière le développement d'un "maillage territorial", qu'on "appelle cela police de proximité ou autrement."
"Quand le gouvernement a annoncé la mise en place des UTeQ, ces unités territoriales de quartier qui doivent justement assurer une présence policière quotidienne dans les zones sensibles, tous les maires ont applaudi des deux mains, moi le premier", expliquait-il.
Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, avait sonné en 2003 le glas de la police de proximité créée par la gauche lors d'un déplacement à Toulouse, où il avait fustigé les concepteurs de ce type de travail policier, alliant prévention et répression.
"Vous n'êtes pas des travailleurs sociaux", avait-il lancé à un îlotier qui lui présentait un tournoi de football organisé avec les jeunes du quartier. "Les citoyens attendent d'abord de vous que vous arrêtiez les délinquants."
Gérard Bon, édité par Yves Clarisse