BFMTV
Politique

Haro sur le Copé !

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC - -

Cinquième rencontre mardi soir entre Jean-François Copé et François Fillon, et la situation reste bloquée à l’UMP. Les non-alignés veulent en sortir avant Noël…

Ce n’est pas compliqué, nous, on va se casser ». Coup de sang hier mardi d’un proche de François Fillon après ce nouvel échec entre les frères ennemis. L’ancien Premier ministre, qui a laissé entendre qu’il ne participerait plus à ces rendez-vous sans fin, publie une tribune ce mercredi dans le Figaro, intitulée « Pour l’honneur de l’UMP, pour un nouveau départ ». Et il y va au mortier : cette crise aigüe et cruelle touche à notre éthique politique, en raison d’une fraude électorale manifeste, écrit François Fillon, qui accuse en creux son rival d’être un tricheur. L’ancien Premier ministre réclame toujours un vote avant l’été, alors que Jean-François Copé l’envisage après les municipales de 2014. Bernard Accoyer propose, lui, de consulter les parlementaires UMP sur la question mardi prochain.

Ce qui énerve Jean-François Copé !

« Ils veulent lui mettre la pression, le faire craquer pour qu’il parte », estime un proche collaborateur du président contesté de l’UMP. C’est « haro sur le Copé ». Ses amis dénoncent une tentative de putsch.

La cinquième rencontre n’a duré que quarante minutes. De quoi ont-ils bien pu parler ?

Voici ce à quoi ressemble la discussion entre les deux rivaux de l’UMP, propos à peine imaginaires, rapportés de part et d’autre :
Jean-François Copé : « J'ai été élu président de l'UMP, j’ai fait des concessions en acceptant un nouveau vote et en proposant de réformer les statuts ».
François Fillon: « Qu'est-ce que tu as à dire au sujet de la fraude massive ? »
Réponse : « Quelle fraude ? Tu peux raconter ces histoires à qui tu veux, j’y suis, j’y reste ». Etc.
Les commentaires dans la foulée sont tout aussi aimables : Fillon ne rêve que de conserver son groupe à l’Assemblée, disent les copéistes. Il n’y a plus que le GIGN pour faire sortir Copé, rétorquent les fillonistes.

Comment se passe la vie au quotidien entre les élus copéistes et fillonistes ?

Il suffit d’écouter cette scène étonnante, vécue hier dans un restaurant proche de l’Assemblée nationale. Patrick Balkany, soutien de Copé, déjeune tranquillement, quand Christian Estrosi, soutien de Fillon, quitte la table voisine. Deux sarkozystes, versés dans deux camps rivaux, qui se font tout de même la bise :
P. Balkany : « D’abord Christian, ça fait 30 ans qu’on se parle ».
C. Estrosi : « On en a vu tellement ».
P. Balakany : « Rien ne peut nous empêcher de nous parler ».
C. Estrosi : « Qu’il puisse y avoir des problèmes de politique… ce ne sont pas des problèmes d’hommes entre des compagnons de 30 ans ».
Et quelques minutes plus tard, rebelote, Eric Ciotti, autre député sarkozyste passé chez Fillon, salue un peu forcé Patrick Balkany… « On se serre la main. On se parle », raconte Eric Ciotti. « Ce ne sont que de jeunes fugueurs. On sait ce que c’est, ça rentre toujours à la maison », lui répond le député des Hauts-de-Seine.
La vérité est qu’ils ont tous envie que ça s’arrête…

Ecoutez ici les Coulisses de la Politique de Jean-François Achilli de ce mercredi 12 décembre.

Jean-François Achilli