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Politique

Guaino remercie Le Pen de lui avoir offert son parrainage "comme un autre"

Le député Les Républicains Henri Guaino.

Le député Les Républicains Henri Guaino. - LIONEL BONAVENTURE / AFP

Dix-sept parrainages: la candidature d'Henri Guaino à l'élection présidentielle prend des allures de mission impossible. Délaissé par son camp, l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy a cependant reçu la signature de la candidate frontiste Marine Le Pen. "Je ne lui ai rien demandé, elle ne m'a rien demandé", a précisé Henri Guaino ce mercredi sur France Info. "Elle a décidé, comme élue de la République, de m'accorder son parrainage. Je l'accepte comme n'importe quel autre parrainage. Je peux même lui dire merci, comme je dis merci à n'importe qui qui m'accorde son parrainage. Le parrainage n'est pas un soutien, je vous le rappelle, c'est l'autorisation de se présenter."

S'en tenant aux principes édictés par la loi, Henri Guaino poursuit: "Si monsieur Mélenchon, demain, m'apporte son parrainage, eh bien je lui dirai merci, si monsieur Hamon m'apporte son parrainage, je lui dirai merci. Voilà, il s'agit d'un acte qui n'a à mes yeux à voir qu'avec l'exercice des prérogatives que la loi confie aux élus."

Henri Guaino, qui déplore que "les partis passent avant tout", se dit victime de pressions de "l'appareil des Républicains", dont les élus seraient dissuadés de lui apporter son soutien. Henri Guaino ne retient pas ses coups à l'encontre du candidat officiel de la droite, François Fillon, estimant "qu'on ne peut pas aller à la rencontre des Français en leur disant 'Ça fait 40 ans que vous vivez trop bien' sans s'entendre répondre 'Et vous depuis 40 ans?'" Conclusion: s'il était élu, François Fillon "n'aurait pas la légitimité morale aux yeux de gens pour pouvoir incarner la France".

Candidat à la candidature malgré la primaire de la droite, qu'il n'a jamais reconnue comme un processus de sélection légitime, l'élu Les Républicains est donc proche de la rupture avec sa famille politique. "C'est à la limite de la honte que madame Le Pen me parraine", regrette l'ancienne plume de Nicolas Sarkozy, "alors que mes propres amis politiques, ceux avec lesquels je suis censé me battre sur des valeurs qu'ils sont en train de jeter à la rivière, ne m'accordent pas leurs parrainages." 

L.N.