Grand débat: avant Grand Bourgtheroulde, Macron s'invite à Gasny, dans l'Eure

Macron à Gasny, dans l'Eure, le 15 janvier 2019. - PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP
Alors qu'il est attendu ce mardi à Grand-Bourgtheroulde, dans l'Eure, pour le lancement du grand débat national, Emmanuel Macron a fait une visite surprise, dans la matinée, à Gasny, à 70 km de la commune.
Il s'est invité au conseil municipal alors que ni le maire, Pascal Jolly, ni ses conseillers n'étaient prévenus."C'est une surprise, je suis un peu troublé quand même", a lancé le maire en préambule de cette rencontre. Ses conseillers se sont tour à tour entretenus avec le chef de l'Etat, notamment sur la question des retraites et sur la crise des gilets jaunes.
Une discussion sur les retraites
"Je ne veux pas dire que les gilets jaunes est un mouvement social d'un nouveau type, qu'on va attendre qu'il se fatigue et la vie reprendra son cours (...) Mais c'est une chance pour qu'on puisse réagir plus fort et plus profondément", a t-il déclaré à l'issue de cette rencontre.
Un élu du conseil municipal a déclaré vouloir "parler au nom de tous les retraités de France", qui "sont les premiers à dépenser pour revaloriser l'économie française". Or "j'ai perdu 15% de pouvoir achat en novembre", a-t-il précisé.
"Je comprends très bien ce que vous dites. On va avoir ce débat sur nos dépenses publiques", a répondu Emmanuel Macron, en réaffirmant sa volonté de "réformer notre système de retraite pour le rendre plus juste car il y a des systèmes plus avantageux que d'autres".
"Transformer notre pratique démocratique"
Le président est resté un peu plus d'une heure à Gasny, une commune de 3000 habitants à proximité de Giverny et Vernon (Eure), en présence de Sébastien Lecornu, ministre chargé des collectivités territoriales, co-animateur du grand débat national et ancien président du conseil départemental de l'Eure.
Au cours de la discussion, Emmanuel Macron a dit son souhait que le grand débat puisse déboucher sur "une transformation de notre pratique démocratique". "On a des réflexes dans lesquels on a continué à s'enfermer collectivement. Le premier de ces reproches est "pour le gouvernement, pour moi-même": "quand on a la légitimité on considère que c'est bon, ça y est, on peut y aller". "Or, même avec cette légitimité, il faut continuer à associer, partager. Le grand débat doit servir à ça".
"Il faut constamment redemander aux gens leur avis. Je ne pense pas du tout que ce soit du temps perdu, que ce soit du temps pour arrêter les réformes car les gens veulent des changements", a-t-il ajouté.