Valls: la manifestation anti-mariage homo "a échappé aux organisateurs"

Pour le ministre de l'Intérieur, la manifestation dimanche contre le mariage homosexuel a "incontestablement" parfois échappé à ses organisateurs. Retour sur une journée de manifestation.

La manifestation de dimanche contre le mariage homosexuel a-t-elle échappé à ses organisateurs? C'est en tout cas ce qu'affirme le ministre de l'Intérieur Manuel Valls dimanche soir.

"Incontestablement, la manif leur a parfois échappé, ils ont été débordés par des groupes extrémistes", a-t-il déclaré. "Cette manif a à l'évidence échappé aux organisateurs eux mêmes", a-t-il ajouté. BFMTV.com fait le point sur une journée agitée.

> Des débordements

Le rassemblement a commencé dès 14h sur l'axe La Défense-Charles de Gaulle-Etoile. Mais des débordements ont eu lieu dans l'après-midi en marge de la manifestation, lorsque des manifestants ont tenté d'accéder aux Champs-Elysées. Un accès qui leur était interdit par la préfecture.s

Dimanche soir, quelques centaines de manifestants qui s'étaient installés sur les Champs-Elysées ont été évacués par les forces de l'ordre. Des personnes issues "essentiellement du GUD et de l'extrême-droite", selon Manuel Valls. Le ministre a évoqué des "dizaines d'interpellations".

> Début de polémique

A la suite des débordements, la police a du intervenir et des gaz lacrymogènes ont été dispersés à plusieurs reprises par des gendarmes mobiles. Dans le cortège, des élus UMP s'insurgent. Jean-François Copé a "regretté" que la police ait utilisé des gaz lacrymogènes en présence d'enfants, demandant "des comptes à François Hollande". Le vice-président de l'UMP Laurent Wauquiez a lui qualifié "d'inacceptable" le fait "d'envoyer des gaz contre des enfants".

Un début de polémique auquel ont répondu les autorités dans la journée de dimanche. "La stricte force nécessaire a été employée pour contenir les débordements d'une minorité de manifestants très agressifs", a dit le porte-parole du ministère de l'Intérieur.

Manuel Valls lui, a ajouté: "nous avons besoin encore une fois, surtout de la part des politiques et des parlementaires, de saluer le sang froid des forces de l'ordre", a-t-il affirmé, évoquant "des cris d'orfraies, ça et là".

> Bataille de chiffres

Interrogé sur les chiffres divergents sur le nombre de manifestants - les organisateurs avancent 1,4 million et la police 300.000 dans une première estimation - Manuel Valls a affirmé: "300.000 personnes, c'est tout à fait important, mais la manière dont la préfecture comptabilise les manifestants n'est remise en cause par personne."

Apprenant les chiffres annoncés par la préfecture, Frigide Barjot a affirmé que la situation devenait "risible et grotesque". "Quand nous disons 1,4 million de personnes, nous sommes dans le vrai", a-t-elle martelé, parlant d'une "volonté délibérée de ne pas dire la vérité".

Lors de la précédente manifestation des anti-mariage gay, le 13 janvier, les organisateurs avaient compté un million de participants, contre 340.000 pour la police. Les organisateurs avaient alors accusé la préfecture d'avoir volontairement minoré la participation.

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A.K. avec AFP