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"Tout le monde perd ses nerfs": l'entourage de Borne fustige les déclarations de Bayrou sur la Première ministre

La Première ministre Elisabeth Borne le 14 juin 2022 à Paris

La Première ministre Elisabeth Borne le 14 juin 2022 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

François Bayrou a déclaré ce mercredi sur France Inter penser "que les temps exigent que le Premier ministre ou la Première ministre soit politique".

Élisabeth Borne semble n'avoir que peu goûté les déclarations de François Bayrou à son endroit, et son entourage le fait savoir.

"Le fait de dire qu'Élisabeth Borne serait technicienne alors qu'elle a été ministre pendant cinq ans et qu'elle a porté des réformes difficiles et centrales dans le quinquennat précédent est déplacé. Tout le monde perd ses nerfs", commente-t-on auprès de BFMTV.

"Tout le monde sait qu'il était contre la nomination d'Élisabeth Borne"

Ce mercredi sur France Inter, François Bayrou a dressé un portrait-robot d'un Premier ministre qui ne semble pas exactement correspondre à l'actuelle occupante de Matignon. "Je pense que les temps exigent que le Premier ministre ou la Première ministre soit politique, qu'on n'ait pas le sentiment que ce soit la technique qui gouverne le pays, mais au contraire les sentiments profonds qui s'expriment dans le peuple", a lâché le maire de Pau. Élisabeth Borne peut-elle rester à son poste?

"C'est la question qui est à poser au président de la République, c'est lui qui forme le gouvernement", a-t-il éludé.

Auprès de BFMTV, on indique que la teneur des propos du patron du MoDem n'ont "rien de nouveau. Tout le monde sait qu'il était contre la nomination d'Élisabeth Borne". "Être capable de trouver des accords, elle sait faire, mais aussi mettre les mains dans le cambouis", fait-on aussi valoir.

De même source, on déclare aussi qu'Élisabeth Borne "vient de la gauche. Mais certaines réformes qu’elle a menées dépassent les clivages partisans".

Passe d'armes

Interrogé sur la possibilité d'être nommé à Matignon, François Bayrou a botté en touche. "Le président de la République en décidera, je ne suis pas une femme, comme ça ne vous a pas échappé", a-t-il opposé.

"François Bayrou n'est pas la meilleure personne pour parler aux LR", lance-t-on dans l'entourage de la Première ministre, estimant que pour Élisabeth Borne, "la suite va se jouer sur des accords par projet", ce qu'elle "sait faire".

"Les mesures qui pourraient aggraver la dette, c’est non. Il ne faut pas affoler les marchés, en faisant croire que c’est 'open bar'", défend-on aussi. Élisabeth Borne "a porté beaucoup de textes de loi, et elle a toujours considéré qu’il fallait écouter tout le monde. C’est la méthode dont on a besoin".

Philippe Corbé avec Clarisse Martin