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Remaniement: vers des économies d'échelle à Bercy?

Le ministère de l'Economie et des Finances

Le ministère de l'Economie et des Finances - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Occupé par sept ministres aux familles politiques diverses, le ministère de l'Economie a parfois donné l'impression de manquer de cohérence et d'efficacité. Sa refonte est l'un des grands enjeux du remaniement annoncé pour ce mercredi.

Sept ministres - dont quatre de plein exercice - se partagent actuellement Bercy. Tous ne devraient pas survivre au remaniement. Ni les hommes, ni les fonctions. A quelques heures des mouvements ministériels décidés par Manuel Valls, nommé Premier ministre lundi, le "grand patron" du ministère de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici n’est donc pas assuré de rester en poste. Mi-mars, il avait pourtant, dans les colonnes du Figaro, assuré "être à sa place" et avoir "encore beaucoup à apporter". "S’il y avait moins de ministres, ce serait sans doute plus efficace", avait lui lâché Jean-Marc Ayrault sur BFMTV début mars.

Et s’il ne conduira pas la future équipe, son avis exprimé publiquement n'a pu laisser insensible François Hollande. Que va décider le chef de l'Etat pour ce secteur clé? Les noms de Michel Sapin, le fidèle qui rêve de prendre les rênes, du directeur de l’OMC Pascal Lamy et de Laurent Fabius, qui a déjà occupé le poste reviennent pour un diriger un portefeuille ô combien stratégique compte tenu de la situation des finances publiques, de la grogne contre l’impôt, de la lutte contre le chômage ou encore de la mise en œuvre du pacte de responsabilité.

A moins que Pierre Moscovici ne soit finalement reconduit dans ses fonctions.

Autorité, cohérence politique et efficacité

Dans son allocution lundi soir, François Hollande a "assigné" trois objectifs au "gouvernement de combat" confié à Manuel Valls. Le premier d'entre eux: "redonner de la force à l'économie française". Pour ce faire il faudra trancher parmi les autres locataires de Bercy. Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, qui a déjà fait connaître son plaisir de travailler avec Manuel Valls, pourrait changer d'air quand Bernard Cazeneuve, ministre du Budget, pourrait rejoindre l’Elysée au poste de secrétaire général.

Nicole Bricq, la ministre du Commerce extérieur, qui trouve les repas à l’Elysée "dégueulasses", a annulé un voyage au Japon lundi soir quand Fleur Pellerin, la ministre (délégué) des PME et de l'Economie numérique pourrait voir ses prérogatives élargies dans le futur Bercy.

Benoît Hamon, ministre de l'Economie sociale et solidaire et de la Consommation, créé en mai 2012, va rester au gouvernement et pourrait devenir la caution de gauche d’une politique sociale-libérale assumée par le chef de l’Etat comme par son nouveau Premier ministre. Reste aussi dans la jungle du ministère, où chacun disposait d’un bureau à des étages différents: la radicale de gauche, Sylvia Pinel, la ministre de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme.

Pour quelques heures encore, Bercy fourmille des multiples orientations politiques de ses occupants. Puis, Manuel Valls devra donner les clés à un "chef" qui alliera autorité, cohérence idéologique et efficacité. Les enjeux sont de taille.

Samuel Auffray