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Pédophilie dans l'Eglise: Valls réclame "des actes" au cardinal Barbarin

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Le Premier ministre Manuel Valls, invité mardi sur BFMTV et RMC, a demandé au cardinal Philippe Barbarin de "prendre ses responsabilités", alors que le diocèse de Lyon et son archevêque sont accusés d'avoir tu les agissements passés de prêtres pédophiles.

"Il faut qu'il entende cette douleur". Mardi, le Premier ministre Manuel Valls a eu des propos forts sur RMC à l'encontre du cardinal Barbarin, visé par de nombreuses plaintes ces dernières semaines. Des victimes de prêtres pédophiles affirment avoir été agressées sexuellement dans les années 80 et et au début des années 90, à Lyon. Elles reprochent aux autorités religieuses, dont le cardinal, leur silence et leur inaction à l'époque et jusqu'à maintenant.

"Le seul message que je peux faire passer, sans prendre sa place, sans me substituer à l'Eglise de France, sans prendre la place des juges car une enquête est aujourd'hui ouverte, c'est de prendre ses responsabilités. C'est au cardinal Barbarin de prendre ses responsabilités, de parler, et d'agir", a affirmé le Premier ministre.

Doit-il parler, agir, voire démissionner, ce qu'il se refuse à faire jusqu'à présent? "C'est sa responsabilité, mais il faut qu'il entende aussi cette douleur, il doit la comprendre", a insisté Manuel Valls.

"Une confiance brisée avec ces prêtres"

Le Premier ministre s'est par ailleurs dit "touché et bouleversé par les témoignages" des victimes. "Il faut d'abord penser aux victimes de ces actes abominables. Elles trouvent le courage, plusieurs années après, de parler. C'était enfoui. Il y a eu une confiance qui a été brisée avec ces prêtres, une trahison profonde, psychique, morale, avec des dégâts considérables dans la vie de ces hommes", a-t-il relevé.

"Et donc il faut de la clarté, pas seulement de la compassion, il faut des actes, il faut des gestes. Si ce débat avait concerné - et ça a concerné - des directeurs d'école, des élus, qui n'auraient pas pris leur responsabilités par rapport à des animateurs ou des enseignants qui sont en contact avec la jeunesse, qu'aurions-nous dit? Nous aurions été impitoyables", a conclu le chef du gouvernement.

A. G. avec AFP