Le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné promet que l'Ukraine "restera la priorité de la France"

Stéphane Séjourné est venu apporter des gages à Kiev pour son premier déplacement comme ministre des Affaires étrangères. "L'Ukraine est et restera la priorité de la France" et ce, "en dépit de la multiplication des crises", a déclaré samedi le nouveau chef de la diplomatie française.
"C'est en Ukraine que se joue la défense des principes fondamentaux du droit international, des valeurs de l'Europe mais aussi des intérêts de la sécurité des Français", a-t-il insisté lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue ukrainien Dmytro Kuleba.
Nommé jeudi au Quai d'Orsay, Stéphane Séjourné, était à Kiev pour marquer le soutien de Paris à l'Ukraine à l'approche, le mois prochain, du deuxième anniversaire de la guerre qui oppose le pays à la Russie. Cette visite intervient à un moment crucial pour l'Ukraine, alors que ses alliés européens et américains débattent de la poursuite de leur soutien face aux attaques russes.
"Nous ne faiblirons pas"
"La Russie espère que l'Ukraine et ses soutiens se lasseront avant elle. Nous ne faiblirons pas, notre détermination est intacte", a-t-il insisté, relevant que choisir Kiev pour sa première visite était en soi un "message adressé aux Ukrainiens".
Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, en février 2022, la France a soutenu Kiev tant sur le plan militaire que diplomatique, mais a parfois été accusée de ne pas en faire assez.
"Nous avons fourni aux forces armées ukrainiennes de l'artillerie" ainsi que "de la défense antiaérienne", a fait valoir Stéphane Séjourné.
"Nous entrons dans une phase nouvelle de la coopération de défense", avec en particulier pour objectif de "renforcer la capacité ukrainienne de produire sur son sol" les armes dont elle a besoin.
Stéphané Séjourné, qui succède à Catherine Colonna à la suite de la nomination d'un nouveau gouvernement en France, a relevé que choisir Kiev pour sa première visite officiel était en soi un "message adressé aux Ukrainiens".
Selon son entourage, il s'est entretenu une heure avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky notamment sur les "enjeux européens liés au Conseil extraordinaire du 1er février et le rôle moteur de la France pour que ce sommet signe une nouvelle fois un soutien unitaire des Européens à l'Ukraine".
L'aide militaire apportée par la France à l'Ukraine atteint un montant de 3,2 millairds d'euros, selon un rapport parlementaire publié en novembre. Mais le fort soutien apporté par les pays occidentaux après l'invasion russe début 2022 s'est fissuré ces dernières semaines, sur fond de dissensions politiques.
Les nouvelles promesses d'aide occidentale ont fortement ralenti, tombant à leur plus bas niveau depuis le début de la guerre, a calculé début décembre l'institut de recherche allemand Kiel Institute. Une enveloppe européenne de 50 milliards d'euros envisagée pour consolider le soutien européen à l'Ukraine est bloquée, au moins jusqu'au prochain sommet de l'UE prévu début février. La nouvelle enveloppe des États-Unis est de son côté freinée au Congrès par des réticences d'élus républicains.
Zelensky veut davantage de moyens de défense aérienne
Volodymyr Zelensky a averti que tout retard dans les aides apportées à son pays aura un impact important sur le cours de la guerre. Il réclame davantage de moyens de défense aérienne, alors que la Russie a récemment intensifié ses frappes.
Dans la nuit de vendredi à samedi, Moscou a lancé 40 missiles et drones sur l'Ukraine, dont huit ont été détruits et "plus de 20" ont manqué leur cible, grâce notamment à des "contre-mesures électroniques", a annoncé l'armée de l'air ukrainienne.
Les autorités ukrainiennes n'ont pour le moment pas fait état de décès. Un missile tombé dans la région de Soumy (nord-est) a blessé un civil et endommagé 26 bâtiments, selon le procureur général du pays.
Pour sa part, dans un communiqué, l'armée russe a affirmé que cette attaque avait visé des installations du "complexe militaro-industriel" ukrainien fabriquant des "obus de 155, 152 et 125mm", de la "poudre à canon" et des drones. Lors de cette attaque, elle a affirmé avoir employé des missiles tirés depuis la mer et les airs, notamment des engins hypersoniques Kinjal, et des drones, tout en assurant avoir atteint toutes les cibles assignées.