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Gouvernement

Bruno Retailleau pose "deux limites" à la participation des Républicains au gouvernement

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse au commissariat du 20e arrondissement de Paris, le 24 juillet 2025

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse au commissariat du 20e arrondissement de Paris, le 24 juillet 2025 - Thibaud MORITZ © 2019 AFP

Le ministre de l'Intérieur démissionnaire a déclaré "l'intérêt supérieur de la nation" et "nos convictions" étaient essentielles pour s'investir auprès du gouvernement.

Le président des Républicains (LR) Bruno Retailleau a posé dimanche les "limites" de sa formation pour participer au gouvernement de Sébastien Lecornu, y incluant la lutte contre l'immigration et "l'assistanat" ainsi que le refus de la taxe Zucman sur les hauts patrimoines réclamée par la gauche.

"Je pose deux limites pour que les conditions soient remplies pour que nous participions au gouvernement: la première, c'est l'intérêt supérieur de la nation, de la France, et l'autre, ce sont nos convictions", a déclaré le ministre de l'Intérieur démissionnaire lors d'un rassemblement militant à Drusenheim (Bas-Rhin).

"Si demain une politique devait être faite pour satisfaire la gauche, si demain on devait instituer la taxe Zucman (...) avec cette taxe-là, nos propres entreprises pourraient s'enfuir, on pourrait assister à une délocalisation. Donc sans doute dialoguer, mais pas au mépris des intérêts supérieurs de notre pays", a-t-il déclaré.

Une opposition à la taxe Zucman

La taxe Zucman, du nom de l'économiste Gabriel Zucman, consisterait en un impôt plancher de 2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros. Le Parti socialiste (PS), dont le Premier ministre a besoin en plus des Républicains pour faire adopter son budget, l'a inclus dans son projet de contre-budget, mais cette taxe suscite une franche opposition à droite et au centre.

"Si demain, on me disait 'mais Bruno, fais-toi une raison, la gauche française ne veut pas entendre parler de durcissement sur l'immigration', que devrions-nous faire, nous trahir ? Si demain on nous disait 'il faut continuer l'assistanat' (...), que devrions-nous faire ?", a poursuivi Bruno Retailleau.

"Si demain devait s'instaurer au gouvernement cette espèce de confusion, ce mélange droite-gauche, avec un cap qui ne serait pas clair, qui est-ce qui serait le bénéficiaire ? Pas nous, ce serait les deux ailes radicales", le Rassemblement national et La France insoumise, a-t-il assuré.

M.H avec AFP