BPI: Matthieu Pigasse nie tout conflit d'intérêts

Le ministère de l'Economie - -
Déjà balayée par le ministre du Redressement industriel Arnaud Montebourg, la polémique née de la mission de conseil à la BPI confiée à la banque Lazard a été enterrée mercredi par le dirigeant de l'affaire lui-même, Matthieu Pigasse. Au risque de rallumer la mèche.
Dans une interview publiée mercredi soir sur lefigaro.fr, Matthieu Pigasse juge "sans aucun fondement" la polémique sur la mission confiée par Bercy à son établissement. Cette attribution était soupçonnée de conflit d'intérêts, Arnaud Montebourg et Matthieu Pigasse se connaissant bien et le second étant l'employeur d'Audrey Pulvar, la compagne du ministre.
"A aucun moment, le ministre du Redressement productif n'est intervenu"
"L'administration, l'Agence des participations de l'État et le Trésor ont mené un appel d'offres concurrentiel conformément au Code des marchés publics", affirme le banquier.
"Au terme de cette procédure, l'offre de Lazard est apparue la meilleure. Le ministre des Finances Pierre Moscovici, seul, a décidé de suivre la recommandation de son administration et de retenir Lazard", assure encore Matthieu Pigasse avant de prendre la défense d'Arnaud Montebourg.
"A aucun moment, le ministre du Redressement productif n'est intervenu. À aucun moment, je ne suis moi-même intervenu, ni directement, ni indirectement, ni avant, ni pendant, ni après", assure-t-il.
"Ecarter toute suspicion"
C'est la première fois que Matthieu Pigasse se défend publiquement dans cette affaire. La polémique était née après que Bercy eut confié à Lazard France un mandat de conseil pour la création de la Banque publique d'investissement (BPI).
Or, Matthieu Pigasse a nommé en juillet la journaliste Audrey Pulvar, la compagne du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, à la tête de la rédaction du magazine Les Inrockuptibles dont il est propriétaire. L'UMP avait demandé au gouvernement de "dissiper les soupçons" de conflits d'intérêts.
Après avoir regretté que la mission ait été confiée à Lazard, Arnaud Montebourg a souhaité la semaine dernière "faire cesser toute collaboration" entre la banque franco-américaine et l'État.
Une perspective qui n'enchante guère Matthieu Pigasse: "A quoi sert un appel d'offres si ce n'est précisément à recruter un conseil sur des seuls critères objectifs et à écarter toute suspicion?", dit-il au Figaro.