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Gouvernement

A Sciences Po, Valls estime qu'on ne peut pas "gouverner à la schlague"

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Après un accueil chahuté aux cris de "Valls, la gauche, tu l'aimes ou tu la quittes!", le Premier ministre est revenu sur son rôle au sein du gouvernement et le tandem qu'il forme avec François Hollande.

C'est un accueil un peu chahuté qui a été réservé à Manuel Valls, mardi soir à Sciences Po Paris. "Valls, la gauche, tu l'aimes ou tu la quittes!", lui ont lancé plusieurs étudiants à son arrivée dans les locaux de l'institution, selon une vidéo mise en ligne sur Twitter. Le chef du gouvernement était invité de l'Institut d'études politiques pour débattre avec les étudiants sur le thème "Réformer: pourquoi et comment". 

"Ce gouvernement a réformé"

Après ces débuts compliqués, Manuel Valls a affirmé devant un parterre d'étudiants que la France devait "se réformer". "C'est le devoir de la gauche. La gauche doit se réinventer", a-t-il expliqué, soulignant que le monde avait changé. "La gauche doit assumer ses responsabilités. Ne pas fuir des responsabilités qui est le mal endémique de la gauche depuis un siècle", a-t-il martelé.

Le Premier ministre a ensuite redonné sa définition du "social réformisme": notamment "s'attaquer inégalités en amont". "Ce gouvernement et celui de Jean-Marc Ayrault ont réformé. Ce n'est jamais facile mais à chaque fois nous y sommes parvenus", a-t-il plaidé, évoquant la réforme de la SNCF ou la loi Macron, "malgré l'opposition des syndicats".

"Je suis un Premier ministre heureux"

Manuel Valls, que l'on dit ces temps-ci à la peine rue de Varenne car pris en étau entre François Hollande qui multiplie les déplacements, et les feux gouvernementaux à éteindre (notamment avec les déclarations polémiques du ministre de l'Economie Emmanuel Macron sur les 35 heures ou le statut des fonctionnaires), s'est défendu de vivre le fameux "enfer de Matignon".

"Je suis un Premier ministre heureux", a-t-il déclaré. "Je ne parle pas d'enfer de Matignon même si c'est difficile."

Interrogé par un étudiant qui lui demandait s'il n'était pas frustré ou bloqué dans son ascension par François Hollande, Manuel Valls a répondu: "On ne gouverne pas à la 'schlague' (en donnant des coups de baguette, Ndlr) la société". "Je ne pense pas avoir perdu de ma fougue depuis 2012", a-t-il estimé. "Sur la sécurité, j'ai l'impression d'avoir fait évoluer la gauche. Sur la laïcité, sur le rapport à l'entreprise, sur la fiscalité..."

"Je ne suis absolument pas frustré dans ma tâche", a-t-il encore dit. "Je suis bien dans les baskets même s'il est difficile de gouverner."

V.R. avec Jérémy Trottin