A Gad: "On s'attendait plutôt à voir Emmanuel Macron"

Manuel Valls a rendu une visite surprise et aux aurores aux salariés de l'abattoir de Gad dans le Morbihan. - Damien Meyer - AFP
Manuel Valls a effectué une visite surprise, vendredi à l'aube, à l'abattoir de porcs Gad à Josselin dans le Morbihan qui, après des semaines de tourmente, a été repris par le groupe Intermarché. Le Premier ministre a rencontré les salariés et la direction. "Ici, c'est un symbole de la réussite du Pacte d'avenir" pour la Bretagne. "On n'a pas laissé tomber une entreprise qui était en difficultés il y a quelques mois", a dit un Manuel Valls tout en optimisme, qui s'est appliqué à serrer les mains de tous les salariés de l'abattoir.
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Les salariés de Gad n'étaient pas au courant de ce déplacement. Ils ont su une heure avant son arrivée, qu'un ministre viendrait les voir. D'après les informations de BFMTV, l'organisation a d'ailleurs été réglée à la dernière minute. Le groupe de sécurité du Premier ministre (GSPM) n'a été prévenu que jeudi soir.
Un salarié de Gad explique être "satisfait" d'avoir vu le Premier ministre en personne, "ça veut dire qu'on attend beaucoup de nous", se félicite-t-il. Il s'attendait néanmoins plutôt à voir débarquer Emmanuel Macron.
"Ce n'est pas des choses à dire"
Le ministre de l'Economie avait en effet blessé les salariés de Gad mi-septembre en déclarant: "Il y a dans cette société une majorité de femmes et il y en a qui sont pour beaucoup illettrées". Le ministre avait fait part de ses "regrets" et affirmé qu'il viendrait présenter ses excuses "directement et sur place".
Un mois après ces propos polémiques, les équipes de BFMTV avaient constaté lors d'un reportage qu'Emmanuel Macron était attendu de pied ferme. Et si Manuel Valls a été bien accueilli, il n'est pas certain qu'il en aurait été de même pour le locataire de Bercy. "Je pense qu'il aurait été mal reçu. Ce qu'il a dit, ce n'est pas des choses à dire", estimait vendredi matin l'un des salariés.
"Il ne sait pas ce que c'est le travail dans une usine"
Isabelle a été touchée par la visite de Manuel Valls: "Il nous montre un intérêt, c'est quand-même important". Elle veut croire que les propos d'Emmanuel Macron sont "digérés": "On n'en tient pas rigueur, on passe à autre chose". Mais derrière elle, une de ses collègues n'en dit pas autant. "Il ne sait pas ce que c'est le travail dans une usine, on sait lire".
Venue rencontrer le Premier ministre, elle n'en aurait pas fait autant pour Emmanuel Macron: "Je ne crois pas que je me serais déplacée". L'opération séduction de Manuel Valls n'a pas complètement atténué les rancœurs.