Gilets jaunes: les grandes villes demandent une "réunion d'urgence" pour des indemnisations
Les élus des grandes villes et métropoles ont réclamé dimanche "une réunion d'urgence" au gouvernement, compte tenu des "préjudices subis par les habitants et les commerçants" après 13 semaines de mobilisation des "gilets jaunes". Commerçants et habitants sont "pris en otage par des casseurs" et les pertes sont de l'ordre de plusieurs "millions d'euros dans nombre de grandes villes (Bordeaux, Dijon, Lyon, Nantes, Paris, Rennes, Rouen, Saint-Etienne, Toulouse...)", dénonce France Urbaine, qui réunit les élus des grandes villes et métropoles, dans un communiqué.
Des demandes "extrêmement limitées" à ce jour
L'association "demande au Premier ministre une rencontre avec le ministre de l'Economie (...) et la ministre de la Cohésion des territoires" afin "de définir les modalités d'indemnisation et d'accompagnement, au nom de la solidarité nationale". Parmi les préjudices subis, ces élus citent, pour "les contribuables locaux", des dégradations de biens publics, la "mobilisation des services de la ville et des forces de l'ordre". Et pour les commerces, des dégradations, des pertes de recettes et des "pertes d'emplois".
Selon Procos, la Fédération du commerce spécialisé, les seuls mois de novembre et de décembre ont vu le chiffre d'affaires du commerce spécialisé chuter respectivement de -6,8% et de -3,9%, par rapport aux mêmes mois de 2017, "avec un pic à -12% au 17 décembre". La secrétaire d'Etat à l'Economie Agnès Pannier-Runacher a exhorté vendredi les commerçants et entreprises touchés par les actions des "gilets jaunes" à solliciter les mesures d'accompagnement mises en place, car les demandes sont à ce jour "extrêmement limitées".
Sur notre antenne ce dimanche soir, le maire LR de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a estimé à "5,6 millions" les pertes économiques liées au mouvement et a réclamé "un geste exceptionnel" pour les chefs d'entreprises. Gaël Perdriau, maire LR de Saint-Etienne, a assuré que dans sa commune, on commçait à relever des entreprises "en redressement judiciaire" à cause du ralentissement économique. "Les heurts entre policiers et manifestants font que certaines personnes rayent le samedi" pour faire leurs courses, a-t-il également déclaré.
Matignon répond
Dans sa réponse ce dimanche soir, sous la forme d'un courrier adressée à la maire de Rennes, le Premier ministre déplore que les dispositifs mis en place soient "encore trop peu utilisés". il a aussi rappelé qu'il avait annoncé le déblocage de trois millions d'euros par l'Etat à l'attention des villes les plus affectées par les mouvements sociaux afin de relancer leur activité commerciale.