Gérald Darmanin souhaite que "les électeurs du Front national votent pour nous"

Gérald Darmanin le 11 février 2021 sur France 2 - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP
Gérald Darmanin persiste et signe. Invité ce mardi matin sur RTL, le ministre de l'Intérieur est revenu sur le débat qui l'a opposé la semaine dernière à la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, dans l'émission Vous avez la parole sur France 2. Pour lui, cette confrontation était nécessaire afin de montrer la faiblesse de celle qui fut l'adversaire d'Emmanuel Macron au deuxième tour de la présidentielle de 2007.
"J’ai toujours débattu, je ne la banalise pas. Je montre qu’elle n’est pas bonne, qu’elle ne connaît pas ses chiffres, qu’elle ne connaît pas ses dossiers", a souligné le locataire de la place Beauvau.
Par ce débat, le ministre de l'Intérieur souhaite également faire revenir les électeurs tentés par l'extrême droite vers ce qu'il désigne comme des "gouvernements républicains, qui peuvent répondre fermement, dans un état de droit, à leurs questions."
"Je souhaite que les électeurs du Front national votent pour nous. Je souhaite qu’ils comprennent que nous pouvons répondre à leur colère. Je souhaite montrer que Marine Le Pen, en fait, elle vit des problèmes, elle ne veut pas les résoudre, car quand il n’y a plus de problèmes il n’y a plus de Front national", insiste-t-il.
"Nulle"
De manière plus générale, Gérald Darmanin a tenu à rappeler son engagement contre l'extrême droite depuis le début de sa vie politique, "ça fait 15 ans maintenant." "Quand je suis arrivé en 2001, aux élections municipales, le Front national faisait 30%, aux dernières municipales à Tourcoing, il a fait 7%", détaille le ministre.
"Ce qui est sûr c’est que l’argument moral contre le Front national ne suffit pas. Des millions de gens votent pour Marine Le Pen, elle est au second tour de la présidentielle comme son père la première fois que j’ai voté, ça fait désormais 20 ans. Qu’est-ce qu’on va dire? Simplement que Marine Le Pen n’est pas gentille? C’est vrai qu’elle n’est pas gentille, c’est vrai que c’est une ennemie de la République, mais ça ne suffit pas", martèle Gérald Darmanin.
Dans une ultime saillie contre le Rassemblement national, ce dernier a souligné la raison pour laquelle le débat était primordial dans l'opposition aux idées frontistes.
"Le président de la République lui-même a débattu avec Marine Le Pen, j’ai commencé ma vie politique en voyant Jacques Chirac dire ‘on ne discute pas avec Jean-Marie Le Pen’, mais je pense que c’était très bien, parce que monsieur Macron a montré à quel point elle n’était pas bonne, elle était nulle pour organiser le pouvoir dans le pays", conclut-il.