Gazole : la fiscalité ne devrait pas être alourdie en 2014

Selon le quotidien Les Echos, la fiscalité sur la gazole ne devrait pas être alourdie en 2014. - -
Le gazole ne devrait pas vous coûter plus cher en 2014 qu’il ne vous coûte cette année. C’est ce qu’annonce le quotidien Les Echos dans son édition de mercredi. L’alourdissement de la fiscalité sur le gazole ne serait pas, selon le journal, une priorité pour le président qui a également assuré qu’il n’y aurait pas d’augmentation d’impôts l’année prochaine. De plus, la situation du secteur automobile inquiète. Le gouvernement réfléchit donc à des mesures alternatives. L'élargissement de l'assiette du bonus-malus à d'autres polluants que le CO2, notamment aux particules fines et à l'oxyde d'azote, est envisagé. Mais cette mesure ne rapporterait que 200 millions d'euros selon Les Echos, alors que le gouvernement a besoin de 3,5 milliards d'euros de recettes grâce à la fiscalité verte.
Aujourd'hui le bonus-malus bénéficie aux véhicules diesel car ceux-ci émettent moins de CO2 au kilomètre que l'essence. Il est aussi coûteux pour l'Etat. L'augmentation de la taxation du diesel reste toutefois une possibilité pour 2015.
« Augmenter la fiscalité sur le gazole, une mesure extrêmement impopulaire »
Le gouvernement devrait donc renoncer à augmenter la fiscalité sur le gazole, le carburant le plus apprécié des Français, pour une raison relativement simple selon les spécialistes. « Cela s’explique par le fait qu’en 2014, il y aura des élections municipales, affirme Jean-Luc Moreau, expert automobile pour RMC qui ajoute que le gouvernement est déjà très impopulaire alors alourdir les taxes sur le gazole, c’est une défaite garantie aux municipales. Il y a 80% de gazole consommé en France, 70% des voitures vendues, 60% du parc… Cela veut dire qu’augmenter la fiscalité sur le gazole est une mesure extrêmement impopulaire. La question n’est pas de savoir s’il y aura un rééquilibrage de la fiscalité mais quand aura lieu ce rééquilibrage. 2014 semble être en suspend pour des raisons électorales mais cela arrivera au pire en 2015, c’est inéluctable ».
« Un jour, le gouvernement devra aborder le problème »
Du coté de France Nature Environnement, on tient un autre discours. « Pour nous c’est manifestement un recul, explique Michel Durbomel, responsable transport au sein de l’association. Il y a un problème de santé publique pour lequel la France risque de devoir payer des amendes européennes importantes, explique-t-il. Tous les acteurs et les industriels attendent une position du gouvernement pour prendre des décisions à long terme. Nous ne comprenons pas pourquoi le gouvernement recul. Il prend un grand détour car un jour ou l’autre, il sera contraint d’aborder le problème du gazole. Le gouvernement aborde le problème des particules, c’est un élément, mais pour nous il faut aborder le problème de face en adressant un message claire : "le gazole à bon marché, c’est fini" ».