FN: des défenseurs de Jean-Marie Le Pen menacés d'exclusion

La rentrée pour le Front national (FN) s'annonce de nouveau très animée, avec la possible exclusion, ce mardi, de membres ayant pris la défense de Jean-Marie Le Pen. - Martin Bureau - AFP
Ils s'appellent Alexandre Simonnot, Stéphane Bolâtre ou encore Eric Staelens. Membres de longue date du Front national (FN), ils font partie des 23 militants convoqués ce mardi devant la commission des conflits du parti d'extrême droite. En cause, tout du moins officiellement pour l'un d'eux: avoir apporté leur soutien au fondateur du mouvement, Jean-Marie Le Pen, au cours de la longue crise qui mine le parti depuis près de six mois, et qui a conduit à l'exclusion de ce dernier le 20 août dernier. Vont-ils connaître un sort similaire? Pour les principaux intéressés, cela ne fait aucun doute.
Se présentant comme un fidèle du "Menhir", ainsi que certains surnomment Jean-Marie Le Pen, Alexandre Simonnot s'est vu, en mai dernier, retirer le secrétariat départemental du Val-d'Oise par un appel de Nicolas Bay, l'actuel secrétaire général du FN. Ce dernier, contacté par BFMTV.com, confirme qu'Alexandre Simonnot est aujourd'hui convoqué par la commission des conflits pour avoir défendu sans failli son ancien chef de fil.
Depuis, son exclusion du parti, qui pourrait être prononcée ce mardi, apparaîtrait comme une évidence, expliquait-il au Figaro il y a peu.
"Un prétexte bidon"
L'histoire se complique pour les cas de Stéphane Bolâtre et d'Eric Staelens. S'ils sont des soutiens affirmés du fondateur du Front national, ce n'est pas pour cette raison qu'ils sont aujourd'hui prévenus. "Leur convocation n'a rien à voir avec ça", nous a assuré Nicolas Bay, avant d'évoquer des "conflits internes au Département protection sécurité (DPS)", alias le service d'ordre du Front national.
Une version officielle démentie par l'un des principaux intéressés: "c'est un prétexte bidon qu'on me ressort pour m'écarter, comme beaucoup d'autres", a affirmé Stéphane Bolâtre auprès d'Europe 1. "Je ne sais pas vraiment pourquoi ils s'acharnent sur moi, si ce n'est que je reste fidèle au président". Comprendre: Jean-Marie Le Pen.
"Plusieurs personnes de mon entourage ont également été convoquées. Bizarrement, ce sont des gens qui étaient aussi à l'anniversaire du président!" a-t-il poursuivi.
Des membres du FN à l'anniversaire de JMLP?
Une déclaration qui arrive en contradiction de celle réalisée il y a quelques semaines par Alain Vizier, attaché de presse du parti, qui avait affirmé pour BFMTV.com qu'aucun membre du Front national n'avait assisté aux 87 ans de Jean-Marie Le Pen, soirée à laquelle Alain Soral et Dieudonné auraient également participé. Au sujet des 20 autres membres convoqués ce mardi, "il s'agit de différends et d'indiscipline, de conflits dans des fédérations ou autres, qui ne sont sans rapport avec l'affaire Jean-Marie Le Pen", a précisé Nicolas Bay, le secrétaire général du Front national.
Des cadres historiques mis en retrait
Depuis le début de la guerre intestine au FN et les violentes passes d'arme entre l'actuelle présidente du parti, Marine Le Pen, et son père, ce n'est pas la première fois qu'est menée ce que certains nomment une "purge".
Plusieurs cadres du parti ont déjà été convoqués devant la commission des conflits du FN, à la mi-juin. Principalement, deux choses leurs ont été reprochées: soit d'être sortis de la ligne politique de "modérée" fixée par la patronne du mouvement, ou d'avoir soutenu Jean-Marie Le Pen au début de ce conflit interne.