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Rassemblement national

Exclu du FN, Le Pen somme le parti de lui remettre la "décision motivée"

Jean-Marie Le Pen, le 20 août 2015.

Jean-Marie Le Pen, le 20 août 2015. - Kenzo Tribouillard - AFP

Exclu la semaine dernière du parti qu'il a fondé, Jean-Marie Le Pen a envoyé mardi un huissier au siège pour exiger qu'on lui remette la "décision complète et motivée". 

Il ne compte pas plier bagage sans ciller. Jean-Marie Le Pen, président d'honneur exclu du Front national, a envoyé mardi un huissier au siège du parti d'extrême droite pour le sommer de lui remettre la décision d'exclusion détaillée, a déclaré son avocat.

En excluant jeudi son cofondateur en tant que membre du FN, le parti avait indiqué que la "décision complète et motivée" lui serait "notifiée prochainement". "Cela fait 5 jours", s'est agacé le conseil de Jean-Marie Le Pen, Me Frédéric Joachim. "Nous avons envoyé à 14 heures un huissier au siège du FN" à Nanterre "pour les sommer de remettre la décision complète et motivée à Jean-Marie Le Pen", a-t-il expliqué.

"Ils font de la rétention"

Sitôt son exclusion prononcée, Jean-Marie Le Pen avait chargé son avocat de lancer un recours en justice pour tenter de la faire annuler. Mais il lui faut pour cela connaître le détail de la délibération du bureau exécutif qui l'a exclu. "Ils n'ont pas encore motivé leur décision, ou ils attendent d'avoir nos arguments (judiciaires) par la presse, et font de la rétention pour différer le moment où Jean-Marie Le Pen les attaquera", a commenté le conseil. "Ils nous font différer notre propre action, c'est un procédé déloyal", a-t-il ajouté.

Le parti, croit savoir l'avocat, veut éviter une assignation "avant son université d'été", les 5 et 6 septembre à Marseille. "Il va peut-être falloir qu'on les attaque en justice" pour obtenir la décision, a ironisé le conseil. Interrogé, le service de presse du FN n'était pas en mesure de dire quand la décision serait notifiée.

L'exclusion du patriarche est le dernier rebondissement en date d'une crise ouverte il y a cinq mois au FN. Pour avoir notamment répété en avril ses propos sur les chambres à gaz, le "Menhir" avait été suspendu en mai. Il avait ensuite remporté trois victoires judiciaires contre le parti dirigé par sa fille, faisant annuler sa suspension puis suspendre le congrès par correspondance censé supprimer son titre de président d'honneur, décision confirmée en appel.

la rédaction avec AFP