EDITO - L'ambitieuse Marine Le Pen

La présidente du Front Nationale envisage d'être à la tête du deuxième parti de France.

La présidente du Front National, qui a lancé dimanche sa formule "nous ne voulons plus de vous" en direction des groupuscules d’extrême-droite, est en quête de respectabilité, et a déjà le regard tourné vers les élections municipales, mais aussi les européennes de 2014. Et elle en est convaincue: "nous pesons 24 % aujourd’hui", dit-elle, "le Front National est à un tout petit point de la bascule".

La bascule est un seuil, que la patronne du FN estime à 25%, qui permettrait selon elle d’arriver en deuxième position dans les scrutins majoritaires, derrière le PS ou l’UMP.

Pour Marine le Pen, plus besoin de la dose de proportionnelle que François Hollande envisage pour les législatives de 2017 : le FN se sent aujourd’hui les reins suffisamment solides pour s’imposer au deuxième tour, à la régulière. Ce serait pour sa présidente la démonstration de la maturité conquise par sa formation.

Le FN a-t-il encore besoin de l'UMP?

Le débat est clos entre UMP et FN, en désaccord ne serait-ce que sur la sortie de l’euro, l’immigration ou les retraites, que la présidente du FN veut ramener à 60 ans, là où l’UMP envisage, à terme, 65 ans. Les deux partis rivaux, du moins leurs élus, semblent irréconciliables. Comme en témoigne cet échange dimanche, sur BFMTV, entre Marine le Pen et l’UMP Benoist Apparu.

"Il y a des valeurs, des projets qui ne sont pas les mêmes, donc, je ne passe pas d’alliance électorale avec Madame le Pen ou avec le Front National, et la position de l’UMP est claire depuis trente ans sur ce sujet-là", a affirmé l'ancien ministre UMP. "Le seul rôle que joue aujourd’hui l’UMP est de combattre le Front National, plutôt que de combattre le Parti socialiste", a réliqué la présidente du FN. Ça a le mérite de la clarté…

Et quid de possibles accords aux municipales?

"Ce sera à la marge, une centaine de cas, avec de nombreuses dissidences, et personne ne sera viré à l’UMP", pronostique la patronne du FN, qui estime enfin qu’au train où va l’euroscepticisme, son parti serait même en mesure d’être en tête aux européennes. Mais jusqu’où ira l’ambition de Marine Le Pen…

|||Jean-François Achilli, Directeur de la Rédaction de RMC et éditorialiste sur RMC et BFMTV.

Il intègre la rédaction de France Inter en 1998, intègre le service politique en 2000, dont il prend la direction en septembre 2008. Il rejoint RMC en décembre 2012 comme directeur de la rédaction et éditorialiste RMC/BFMTV.

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Jean-François Achilli