"Ça n'est pas raisonnable": Marine Le Pen affirme que le RN ne votera pas de censure avant le discours de Sébastien Lecornu

Marine Le Pen à Paris le 28 septembre 2025 à Paris - Photo par ADNAN FARZAT / NurPhoto / NurPhoto via AFP
Le Rassemblement national ne censurera pas Sébastien Lecornu avant que le Premier ministre ait prononcé son discours de politique générale, a indiqué Marine Le Pen ce jeudi 25 septembre, contrairement à La France insoumise qui entend déposer une motion de censure dès la semaine prochaine.
"Déposer une motion de censure avant même d'avoir entendu le Premier ministre, ça n'est pas raisonnable. Donc, nous allons écouter le discours de politique générale", a déclaré la patronne du RN sur LCI.
Pas "avant son discours"
Les députés d'extrême droite ne devraient par conséquent pas voter la motion que les Insoumis ont l'intention de déposer "dès l'ouverture de la session parlementaire", prévue le 1er octobre, et qui pourrait ainsi être débattue avant que Sébastien Lecornu ne dévoile ses priorités d'action - à une date encore non précisée.
"Y a pas marqué LFI, là. Moi, je ne censure pas un Premier ministre avant son discours", a insisté Marine Le Pen, assurant que sa décision à l'égard du nouveau locataire de Matignon "dépendra de ce qu'il dira".
"Si M. Lecornu veut échapper à la censure, il faut qu'il soit en rupture totale avec la politique qui a été menée ces huit dernières années", soit depuis l'élection d'Emmanuel Macron, a-t-elle ajouté.
Une confiance néanmoins "minime"
"Même si ma confiance est minime, je ne préjuge pas", a-t-elle assuré, tout en estimant que le chef de l'Etat avait confié au Premier ministre "une mission qui est vouée à l'échec".
Accusant le président de la République de "mettre la France dans une situation de blocage terrible" en "refusant de se soumettre aux institutions", Mme Le Pen n'a pas exigé sa démission mais l'a exhorté à "accepter l'idée qu'il puisse être en cohabitation" et renouvelé son souhait d'une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale.
Convaincue que le "front républicain" qui a privé de victoire le camp nationaliste l'an dernier "ne fonctionnera plus, ou en tout cas considérablement moins bien", elle a ouvert la porte à des alliances pour gouverner: "Si nous avons une majorité relative forte, nous irons chercher la majorité absolue (et) convaincre des gens au sein de l'Assemblée".
Mais pas question pour autant d'une éventuelle "union des droites" aux élections. "Je me positionne au-dessus de ça (...) Je ne suis pas là pour sauver la droite (mais) pour sauver la France", a-t-elle affirmé.