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Rassemblement national

Andréa Kotarac, un assistant parlementaire et porte-parole du RN sans autorisation en 2022

Le porte-parole du Rassemblement national Andréa Kotarac le 18 octobre 2024 à Paris

Le porte-parole du Rassemblement national Andréa Kotarac le 18 octobre 2024 à Paris - Alain JOCARD / AFP

Lors de la campagne présidentielle de 2022, Andréa Kotarac a cumulé des fonctions au Rassemblement national (RN) et son poste d'assistant de député européen sans demander l'autorisation du Parlement européen. Ces révélations de Mediapart, confirmées par l'AFP, interviennent alors même que Marine Le Pen a été condamnée en première instance pour détournement de fonds publics dans l'affaire des assistants parlementaires du FN.

Pendant la campagne de la présidentielle de 2022 en France, le porte-parole du Rassemblement national (RN) Andréa Kotarac a cumulé des fonctions dans le parti et son poste d'assistant d'eurodéputé sans demander l'autorisation du Parlement européen, ont indiqué des sources au sein de l'institution, confirmant une information de Mediapart, ce lundi 14 avril.

Les règles du Parlement européen (PE) prévoient pourtant une procédure d'autorisation pour la participation d'un assistant parlementaire à une campagne électorale, "à titre strictement personnel" et en "dehors des heures de travail"

D'après Mediapart, de novembre 2021 à décembre 2022, Andréa Kotarac était à la fois assistant du député européen Hervé Juvin et porte-parole de Marine Le Pen puis du parti.

Selon une source au sein du PE, seuls quatre jours de congés ont été déposés pendant l'entre-deux-tours de la présidentielle française, et pas une demande d'autorisation plus large pour cumuler ces fonctions.

Le RN dans la tourmente face à l'affaire des assistants parlementaires

Mediapart affirme que le contrat d'assistant parlementaire d'Andréa Kotarac correspondait à un "temps partiel à trois quarts temps" auprès de l'eurodéputé Hervé Juvin. Le journal évalue la rémunération d'un tel poste à 3.750 euros brut par mois.

Une source au Parlement européen souligne la difficulté de cumuler cette fonction avec celle, chronophage, de porte-parole pendant une présidentielle. Contacté, le Parlement européen n'a pas voulu faire de commentaire sur des "cas individuels".

Mais d'après son service de presse, "il est utile de rappeler que selon les règles applicables au sein des Institutions européennes, l'administration du Parlement est tenue, lorsqu'elle reçoit des indications sérieuses selon lesquelles des fonds ont été indûment versés, de procéder à un audit financier du cas en question, de demander des éclaircissements au député concerné et de récupérer l'argent indûment perçu si aucune preuve de dépenses conformes n'est fournie".

"Il ne s'agit pas d'une enquête et cela ne remplace aucune procédure ou enquête judiciaire", précise l'institution.

Le RN n'avait pas réagi dans l'immédiat. Mediapart publie cet article alors que Marine Le Pen et le RN ont fait appel dans l'affaire des assistants parlementaires européens.

En première instance, Marine Le Pen a été condamnée le 31 mars à cinq ans d'inéligibilité immédiate et quatre ans de prison dont deux ferme aménagés sous bracelet, le tribunal ayant estimé qu'elle était au "coeur" du système de détournements de fonds publics mis en place pour payer des salariés du parti avec l'argent du Parlement européen, à hauteur de 4 millions d'euros, entre 2004 et 2016.

L'écrasante majorité des prévenus avaient clamé leur innocence dans cette affaire.

Le procès en appel est prévu au premier semestre 2026 avec une décision à l'été 2026.

B.F avec AFP