François Hollande au secours des Kurdes de Syrie

Photo d'illustration - PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP
Il était déjà le premier dirigeant occidental à s'engager en 2014 pour un soutien diplomatique et militaire aux Kurdes: François Hollande persiste, et lance dans Le Monde un appel pour créer une zone d'interdiction aérienne au nord de la Syrie, où la Turquie mène une grande offensive contre les Kurdes syriens.
"Que les avions du régime syrien bombardant la Ghouta, y compris les hôpitaux et même les cimetières, et que les appareils turcs agissant sur Afrin ne puissent plus survoler ces zones", demande l'ex locataire de l'Élysée.
"Si j’ai soutenu les Kurdes dans le cadre de la coalition, ce n’est pas pour les laisser dans la situation où ils sont", explique-t-il. "Je me sens à la fois solidaire et responsable. Solidaire parce que je n’oublie pas ce que les Kurdes ont pu faire en un moment extrêmement difficile pour permettre à la coalition de chasser Daech de Rakka et au-delà. Il n’est pas possible de célébrer la libération d’une partie de la Syrie et de laisser mourir des populations entières dont on sait qu’elles ont joué un rôle déterminant pour arriver à ce résultat."
François Hollande souhaite ainsi faire retomber la pression sur les combattants et civils de la région frontalière de la ville d'Afrin, visés par les bombardements de l'aviation turque de l'opération "rameau d'olivier".
Complaisance
L'ancien président de la République, qui estime que la Russie et la Turquie se sont accordées sur un "partage de la Syrie", a reçu samedi dans ses bureaux Khaled Issa, représentant du territoire autonome kurde autoproclamé du Rojava.
"Il a bien compris que le combat d’Afrin, aujourd’hui, est l’exacte réplique de Kobané et qu’il faut agir, explique le diplomate au Parisien. Car en chassant les Kurdes, Erdogan (président de la Turquie, NDLR.) réinstalle à leur place les djihadistes. Et ils pourront ainsi recommencer à former des terroristes qui iront ensuite frapper en France !"
François Hollande met notamment en cause la Turquie et son cynisme dans la conduite de cette guerre locale.
"Quel est cet allié à qui certains vendent des armes et qui utilise ses avions pour frapper des populations civiles ?", demande-t-il. "Quel est cet allié turc qui frappe nos propres alliés avec le soutien au sol de groupes djihadistes ?"
Avec cet appel, François Hollande, qui pourrait être soutenu par l'Élysée dans sa démarche, veut tenter d'entraîner plusieurs partenaires étrangers pour faire reculer la Turquie, qui considère les combattants kurdes comme des terroristes.