François Hollande a lancé sa campagne dans un théâtre

François Hollande a défini les contours de sa probable candidature en 2017. - Philippe Wojazer - AFP
La salle est acquise à sa cause, alors François Hollande en profite. Au théâtre du Rond-Point, ce mardi à quelques dizaines de mètres du palais de l'Elysée à Paris, le président de la République devait officiellement s'exprimer sur "la gauche et le pouvoir". En creux, il a lancé sa campagne présidentielle, en redorant son bilan après quatre années de mandat, comme le rapporte Le Parisien.
L'art du "compromis"
Le chef de l'Etat le sait, la semaine passée parle en sa faveur. Contrats d'armement records, baisse du chômage, retour de la croissance: le ciel s'éclaircit un peu. François Hollande saisit alors l'occasion de vendre les bienfaits de son action au cours de ce premier quinquennat.
"Ce que nous construisons, pas à pas, pierre après pierre, c'est un compromis dynamique et juste. Le compromis, ce n’est pas un subtil équilibre […], un médiocre point moyen […]. C’est tenir son axe avec ténacité, suivre son cap avec solidité et convaincre avec sincérité", a martelé le président.
A ceux à gauche qui lui reprochent d'avoir abandonné les idéaux de sa campagne de 2012, François Hollande répond par l'expérience. "Rien ne remplace l'acte de gouverner" affirme-t-il, sans doute conscient que les réalités du pouvoir lui ont fait perdre de vue quelques-unes de ses promesses de campagne.
Un bilan et des promesses
Lors de ce meeting, François Hollande a rappelé que le PS n'était pas resté inactif pendant quatre ans. Au théâtre du Rond-Point, le pensionnaire de l'Elysée a donc tenu à rappeler quel était son bilan.
"Dans quel pays d’Europe y a-t-il eu autant d’avancées sociales? Aucun droit n’a été amoindri. Aucune protection n’a été affaiblie", a affirmé François Hollande, avant d'expliquer que depuis quatre ans, il avait "reformé", "modernisé" et "démocratisé" le pays.
Evidemment, le Président sortant ne serait pas candidat s'il n'attaquait pas ses adversaires. Il en a profité pour glisser quelques taquets à la droite qui s'apprête à mener la fronde contre la Loi Travail à l'Assemblée.
"Je sais qu'il y a aussi celles et ceux [...] dont le seul projet est d'annuler tout ce que nous avons fait... Ça leur prendra du temps car nous avons fait beaucoup" a ironisé le président de la République.
A la fin de son discours, au cours duquel il n'a pas annoncé sa candidature, c'est l'un de ses fidèles qui le fait pour lui, à demi-mots. "Ceux qui voulaient l'enterrer peuvent se repasser la bande de son discours", estime Razzy Hammadi.