Victoire de Trump: Reconquête et Ciotti enthousiastes, le RN plus distant

Donald Trump lors de son discours après l'annonce d'une partie des résultast de l'élection présidentielle américaine le 6 novembre 2024 à West Palm Beach en Floride - Jim WATSON / AFP
Les uns jubilent, les autres sont plus mesurés. La très probable victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine entraîne des réactions contrastées au sein de l'extrême droite française ce mercredi 6 novembre. Si Reconquête et Éric Ciotti se félicitent de ce résultat après avoir ouvertement soutenu le candidat républicain, le Rassemblement national - qui avait pris davantage de distances - est plus modéré.
Dans un message davantage convenu que partisan, Marine Le Pen écrit sur X: "J’adresse mes vœux de succès à Donald Trump pour sa nouvelle présidence à la tête des États-Unis. La démocratie américaine s’est clairement exprimée et les Américains se sont donné en toute liberté le président qu’ils ont choisi."
"Cette nouvelle ère politique qui s’ouvre doit contribuer au renforcement des relations bilatérales et à la poursuite d’un dialogue et d’une coopération constructive sur la scène internationale", ajoute la leader du RN.
"Donald Trump nous invite à nous défendre par nous-mêmes"
Jordan Bardella, qui s'était davantage engagé en saluant le "patrotisme" de Donald Trump, continue sur sa ligne. "Puisque Donald Trump nous invite à nous défendre par nous-mêmes, prenons-le au mot", plaide le président du parti d'extrême droite.
Il appelle à une "politique énergétique volontariste et pragmatique, (la) protection de nos intérêts et de nos identités, (la) préférence européenne en matière de Défense, (la) lutte contre la concurrence internationale déloyale", ainsi qu'au "soutien à notre industrie, à notre agriculture et au numérique".
Avant que les deux principales têtes du RN ne s'expriment, les lepénistes étaient restés discrets, mis-à-part Louis Alliot, seul cadre du parti à réagir rapidemment pour saluer un Donald Trump qui "remonte la pente et gagne" "après tout ce qu'il a subi".
Le discours anti-migrants et protectionniste de Donald Trump a tout pour plaire au parti à la flamme, mais la formation s'est progressivement éloignée de l'ancien président depuis l'assaut du Capitole en 2021, préférant se mettre à distance de cette figure sulfureuse au moment où elle cherche à se notabiliser.
Dans un premier temps, elle avait tenté un rapprochement, notamment lors de la venue de Marine Le Pen à la Trump Tower en 2017 dans l'espoir de rencontrer le président américain à quelques mois de la présidentielle française.
Enthousiasme de Reconquête et d'Éric Ciotti
Désormais allié du RN, Éric Ciotti ne prend pas les mêmes précautions que le parti lepéniste. "Magnifique victoire du peuple américain contre un système", s'enthousiasme l'ancien président de LR dans un refrain populiste. Le député des Alpes-Maritimes fait le lien avec l'Hexagone, parlant d'un "chemin pour les droites en France comme en Europe."
Même enthousiasme au sein de Reconquête, dont le président Éric Zemmour avait reçu un coup de fil de Donald Trump lors de l'élection présidentielle de 2022. "Tous l’enterraient. Il s’est relevé", souligne l'ancien polémiste sur X. Pour lui, les électeurs américains ont "fait le choix de la civilisation contre le wokisme, la décroissance et la déconstruction de leur identité."
Compagne de ce dernier et députée européenne, Sarah Knafo n'a pas encore réagi. Mais son soutien pour Donald Trump n'est plus à démontrer. Elle a en effet assisté à l'un des derniers meetings du candidat républicain, en Pennsylvanie.
Marion Maréchal salue également cette victoire
Si elle a été exclue de Reconquête en juin dernier après de fortes tensions avec Éric Zemmour durant la campagne des élections européennes, Marion Maréchal s'exprime dans les mêmes termes que son ex-formation. Sa lecture du scrutin? Une "victoire indiscutable du peuple américain contre le wokisme, le socialisme, l’immigration massive et un système médiatique hostile, après une campagne qui fut une vraie leçon de courage."
Analyse similaire du côté du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan. "Ils ont tout essayé pour le faire taire mais le peuple américain a sanctionné un système corrompu à bout de souffle", estime le président de Debout la France, parti d'extrême droite.