Éric Ciotti qualifie l'Algérie d'"État voyou" et dénonce "l'impuissance" de Bruno Retailleau

Le député des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, le 23 janvier 2025 - Valery HACHE / AFP
Le patron de l'Union de la droite républicaine (UDR), Éric Ciotti, allié du RN, a présenté mardi l'Algérie comme un "État voyou" après son refus d'accueillir l'influenceur "Doualemn", tout en fustigeant "l'impuissance" de Bruno Retailleau dans un gouvernement "suspendu au bon vouloir du PS".
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (LR) "a légitimement parlé, de la part de cet État voyou, d'une volonté d'humilier notre nation", a affirmé le député des Alpes-Maritimes, revenant lors de ses voeux à la presse sur l'échec de l'expulsion de l'influenceur algérien début janvier.
Comparant cette affaire à "l'extraordinaire volontarisme politique" de Donald Trump dans le bras de fer ce week-end avec la Colombie, qui a finalement envoyé deux avions militaires lundi aux Etats-Unis pour rapatrier des migrants colombiens expulsés, il a regretté que la France ne hausse pas le ton avec l'Algérie.
"C'est le symbole révélateur d'une impuissance et notamment de celle du ministre de l'Intérieur", son ancien collègue chez LR. Bruno Retailleau est "contraint de monter le son pour masquer la vacuité de l'action", a ironisé Éric Ciotti.
"Des actes"
"Bruno Retailleau ne me gêne en rien au gouvernement, car son discours me convient", a toutefois reconnu l'ancien patron de LR. "Mais je ne peux me satisfaire de ses mots. J'attends de lui des actes".
"La question se posera un jour pour Bruno Retailleau de la conformité de sa parole et de ses actes et de sa présence dans une coalition qu'il aurait condamnée il y a quelques semaines ou quelques mois avec la plus grande des sévérités", a-t-il martelé.
Éric Ciotti, qui revendique 15.000 adhérents à l'UDR, parti qu'il a lancé fin août, a par ailleurs rejoint l'appel du président du RN, Jordan Bardella, à de nouvelles élections anticipées dès qu'elles seront possibles.
"Je pense que la dissolution de l'Assemblée nationale est la seule perspective qui puisse faire gagner du temps à notre pays avant les élections présidentielles pour redonner une majorité stable", a-t-il affirmé, réitérant son appel à une alliance des droites pour sortir le pays du "chaos".
Comme ses alliés du Rassemblement national, il a entretenu le mystère sur la possibilité de censurer le gouvernement de François Bayrou sur le budget.
"J'attendrai de voir ce qui sort de la commission mixte paritaire" qui se réunit jeudi, a-t-il expliqué, tout en soulignant que son groupe ne voterait pas le budget.